Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xli
ZEND-AVESTA – INTRODUCTION, II : L’AVESTA
intitulé le Zend et servant de commentaire à l’Avesta : mais il y avait sans doute un grand nombre d’ouvrages qui incorporaient le Zend traditionnel et c’est de ces ouvrages que sont sortis les traductions et les commentaires qui sont venus jusqu’à nous. Il existait déjà des ouvrages de ce genre sous la période parthe : car un écrivain arménien du v" siècle, Elisée, dans un passage célèbre sur lequel nous reviendrons ailleurs (vol. Il, Introd.), cite le palhavik ou pehlvi parmi les branches de la littérature religieuse que devait posséder un grand prêtre. Or ce mot de pehlvi qui, dans le moyen âge et la période moderne, étant appliqué à tout ce qui est ancien, en est arrivé à désigner la langue des Sassanides, avait encore, sous les Sassanides mêmes, son sens original et s’appliquait à la langue et la littérature pahlav (Parthava) ou parthe.

II

Les secours dont nous disposons pour l’intelligence de l’Avesta sont les uns directs, les autres indirects.

Les secours directs sont les traductions émanant des Parsis, les plus anciennes étant les plus sûres et les plus efficaces. Les traductions les plus anciennes sont celles qui ont été faites en pehlvi, c’est-à-dire dans la langue des Sassanides, soit sous les Sassanides, soit peu après les Sassanides. Le pehlvi est resté longtemps en usage comme langue savante chez les Parsis. Aujourd’hui encore on écrit en pehlvi et toutes les traductions pehlvies ne sont pas anciennes par cela même. Mais on a des versions anciennes du Vendidad[1], du Yasna, du Vispéred et de quelques Yashts.

  1. Le plus ancien manuscrit connu du Vendidad pehlvi est antérieur à l’an 1185 ; car on sait qu’en 1185 Ardashir Bahman copia dans le Saistan un Vendidad pehlvi de Hêrbad Hômâst : de cette copie descendent tous les manuscrits connus à présent : le plus ancien conservé date de l’an 1324.
    Le manuscrit connu le plus ancien du Yasna pehlvi est antéreur à 1323, car de cette année date le plus ancien manuscrit encore existant ; il fut copié à Cambaye sur