Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/548

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HÂ 65 (SP. 64). — ÂB-ZÔHR

(Voir page 392.)

1 1[1]. J’offre le sacrifice (yazâi) à l’Eau Ardvi Sûra Anâhita 2[2], au loin répandue 3[3], guérissante, ennemie des Daêvas, fidèle à la loi d’Ahura ; digne de recevoir le sacrifice dans le monde des corps ; digne de recevoir la prière dans le monde des corps ; sainte, qui multiplie ses dons 4[4] ; sainte, qui multiplie les troupeaux ; sainte, qui multiplie les biens 5[5] ; sainte, qui multiplie la richesse ; sainte, qui multiplie tout le pays ;

2 (7). qui purifie la semence de tous les mâles 6[6] ; qui purifie, pour enfan-

  1. 1. §§ 1-5 = Âbân Yasht (Yt. V), 1-5 : ces cinq paragraphes forment la partie essentielle du Nyâyish des Eaux.
  2. 2. La grande déesse des Eaux : voir l’introduction du Yasht V, qui lui est consacré.
  3. 3. perethù-frakàm, pûr frâj tâi (lire tâj ?), aîgh kulâ jîvâkê dar ozalûnêt.
  4. 4. âdhù-frâdhanàm ; le mot àdhù est obscur, le pehlvi le traduit par un mot de lecture multiple et qui peut se lire soit gân jân « vie », soit dân « don », soit jâv, synonyme dialectal de jûy « ruisseau ». La première lecture est celle qu’indiquent les points diacritiques de Pt4 et celle que suivent les traductions indigènes modernes (Framji : jîvni derâjinî karnâr « faisant longueur de vie » ; Tîr Andaz : îX-i^ù ^^\ ^ JJ « donnant vie en abondance ») ; la troisième a pour elle le passage du Yt. VIII, 29, apàm adhavù apaitl-eretâo jasâontiadhavô s’expliquerait bien par jûy. Nous nous décidons pour la seconde : elle a pour elle la glose du pehlvi, khvâstak, qui prouve la lecture ancienne dân, laquelle s’accorde aussi bien avec le passage des Yashts, « le don des eaux » ; âdhù serait un synonyme de âdà.
  5. 5. gaêthô-frâdhanâm : les biens ruraux (cf. Vd. XIII, 10) ; s’oppose à shaètô-fràdhanàm, qui a rapport aux biens en argent.
  6. 6. « De sorte qu’elle sorte pure et bonne, sans mélange de sang et d’impureté ».