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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
10 (27). « Puissent venir à toi troupeaux de bœufs et nombre d’enfants mâles ! Puisse venir à toi le vœu de ton esprit, le vœu de ta conscience ! Puisses-tu vivre dans la joie de la conscience toutes les nuits que tu vivras ! »

Telle est la bénédiction que le feu donne à celui qui lui apporte un bois sec, que la lumière du jour a regardé 29[1] et purifié dans un pieux désir.
En bàj :
Que le Seigneur Auhrmazd fasse venir l’accroissement des hommes, des espèces humaines, de toutes les espèces ; la participation des bons à ma bonne religion mazdéenne, la connaissance, la foi, la bonté ! Ainsi soit-il 30[2] !


11. Ashem vohû (3 fois) !

En récitant ces trois Ashem vohû, le Zôt, qui s’est rassis, verse trois gouttes de la coupe qui est sur le Hâvan [la coupe de zôhr] dans la coupe qui est près du Hàvan 31[3] saisit la première et en touche trois fois le Hâvan et le Barsom en disant : }}

Nous commençons 32[4] [le culte] des bonnes eaux. J’appelle au sacrifice l’offrande aux eaux, leur venue, et leur acceptation 33[5].
Il remet ensuite la coupe [à zôhr] sur le Hâvan.

    dhânaêpata du texte ; Hôm n’y est point cité : il est donc probable que c’est sous l’espèce Parâhôm et dans la coupe que le Zôt présente le Hôm mêlé à l’Urvarâm. — Peut-être au lieu de « présenter » faut-il traduire « mettre près », qui semble plus près du sens littéral de kôstak ol.

  1. 29. raocas-pairîshtem : de sorte que toute l’humidité ait disparu. On ne doit brûler sur le feu sacré que du bois de l’an dernier (Saddar, XCII). — Ardâ Virâf n’avait servi à Âtar que du bois de sept ans et pourtant, dans sa visite au Paradis, Âtar le traite d’ « homme au bois vert » et lui montre un étang formé de l’eau qui exsudait du bois qu’il avait servi (Ardâ Viràf, X, 6-13). Cf. Vd. XVIII, 27-28. Yt. XIV, 55.
  2. 30. Edition Tahmuras : Ahura Mazda kvudâi aivazùnî i mardûm mardûm sardhagân hamai sardhagân hambâyaste i vehân uim véh-dîn i mazdayasnân âgâhî âstavânî nékî rasânât nêdùn bât.
  3. 31. La coupe à jîvâm : en signe que l’offrande aux eaux, l’âp zôhr, va commencer.
  4. 32. aiwi-geredhmahi, litt. « nous nous saisissons, nous entreprenons ».
  5. 33. frâitîmca paititimca aihijaretîmca ; le premier terme frâitîm indique le culte des eaux (farnâmishn) : ce culte consiste en l’offrande du zôhr : car le Nîrangistân, p. 129, qui traduit apasca fràitê par miâ farnâmit « fait le culte des eaux », le glose aigh zôhr yadrûnît « c’est-à-dire apporte le zôhr ». Les Eaux viennent recevoir l’offrande : c’est ce qu’indiquent les mots paititîm « leur venue au devant pour recevoir » (patirak ravishnih) et aibijaretîm « leur action de prendre l’offrande » (apar girishnih).