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HÂ 54 (SP. 53). — AIRYAMA ISHYÔ




D’après l’analyse du Bak Nask (Dînkart, IX, 68), ce morceau est une annexe au dernier vers de la dernière Gâtha : « Cette royauté est tienne, ô Mazda, qui améliore le sort du pauvre honnête 1[1]. » L’Airyama ishyô aurait donc à la Gàtha Vahishtôishti le même rapport que le Hâ LI à la Gàtha Yohukhshathra. Il annonce à celui qui aide ainsi le pauvre « la délivrance du Démon et la consommation de tout bonheur » (bùkhtishni mîn khayabit hamgartîkihi kold îiivakih).

L’Airyama ishyô est une des prières les plus puissantes de l’Avesta. Il est surtout employé contre les maladies : c’est à lui qu’Ahura envoie demander secours pour repousser les 99, 999 maladies créées par Angra Mainyu (Vd. XXII). On retrouvera son éloge à côté de celui de l’Ashem vohû au Yasht d’Ardibahisht, § 5, et dans un fragment zend qui en fait l’instrument de la résurrection (vol. II, Fragments) 2[2].

Cette prière est nommée, d’après les deux premiers termes, Airyama ishyô, que nous traduisons « Airyaman qui comble les vœux » 3[3]. Le mot airyaman signifie « le serviteur » (p. 236, note 3) et, comme nom propre, il désigne un Yazata qui, selon le Parsisme moderne, est « l’Ized du

  1. 1. Voir le texte plus haut, p. 163.
  2. 2. Fragment IV de Westergaard ; traduit et commenté en pehlvi dans le Varshtmânsar (Dînkart, IX, 46).
  3. 3. ishya est traduit comme « maître de ish, des désirs ».