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ZEND-AVESTA : YASNA 20. — BAGHAN YASHT 2
1. Ahura Mazda a prononcé : Ashem vohû vahishtem astî, « la sainteté est le bien suprême ».

Vohû vahishtem « le bien suprême » ; c’est-à-dire : « à chacun son dû 2[1]. Les mots vohû vahishtem astî « est le bien suprême » résument toute la justice 3[2].
2. ushtâ astî ushtâ ahmâi « c’est le bonheur : bonheur à, celui, etc… », c’est-à-dire que le juste doit faire du bien à tout juste 4[3] ; que tout juste doit se conduire en honnête homme envers tout juste 5[4].
3. yat ashâi vahishtâi ashem « qui est saint de la sainteté suprême » résume toute l’Écriture pour qui est tout à l’Écriture 6[5].

Il entend la Royauté exercée pour le Bien 7[6] ; — il entend le bien à l’égard du juste qui fait appel 8[7] ; — il entend le bien que vous faites, vous les Saoshyants 9[8] ; trois vérités ; parole promulguée tout entière, parole qui est toute d’Ahura Mazda 10[9].
  1. 2. hvaêtavê hvaêtàtem ; litt. « appartenance à qui lui appartient », quelque chose comme suo suum. Glose : « lui donne ce qu’il faut lui donner ». La vertu est le bien suprême au sens matériel, celui qui le pratique en est payé. Cf. note 4.
  2. 3. tkaêshem, dâtôbarih ; c’est-à-dire que le juge doit s’inspirer de cette formule.
  3. 4. Litt. « enseigne avec qualité de bien faire tout juste à l’égard de tout juste ». Cf. le début de Gâtha Ushtavaiti : Y. XLIII, 1 a : ushtâ ahmâi yahmâi ushtâ hahmâicit.
  4. 5. Litt. « il enseigne avec qualité d’homme tout juste envers tout juste » : nâ stâitya, parallèle à ushtâtaitya, est traduit gabrâ àstishnîh, khvêshkârih « tenue d’homme, honnêteté » : thème nâ-stâti (stâti sscr. sthiti).
  5. 6. Litt. « enseigne tout le màthra à celui qui est tout màthra », c’est-à-dire que le fidèle qui veut connaître ou appliquer toute l’Écriture sainte trouve résumées dans ce mot Ashem vahishtem toutes les vertus que recommande le livre sacré : ce mot est la Loi et les Prophètes.
  6. 7. ashâi khshathrem, c’est-à-dire l’idéal que doit remplir la bonne royauté. Dînkart, IX, 48, 4 : « ceux qui exercent vertueusement la royauté, ceux-là surtout travaillent à récompenser ceux qui font de bonnes œuvres » (pun kirfakgarân môzdînitan).
  7. 8. Qui fait appel à la justice contre le méchant : « ceux qui rendent avec rectitude la sentence et la justice, ceux-là surtout travaillent à punir le malfaiteur » (pun bajakgar pûhlinitan).
  8. 9. Saoshyaût, les grands bienfaiteurs, les bienfaiteurs de l’humanité (cf. Y. IX, note 7) ; le Dinkart voit ici les hommes de concorde et de sagesse : « ceux qui font arbitrage et sagesse, ceux-là surtout travaillent à la prospérité du monde » (manic mîyânjîkîh dânâkih obdûnênd afirtar pun khûp ràyînitârih ï gêhân. Ces trois membres de phrase résument les trois formes de l’Asha dans le prince, le juge et le saint.
  9. 10. L’Ashem vohû émane d’Ahura, comme l’Ahuna vairya (Y. XIX, note 53) ; par opposition au Yênhê hâtàm (XXI, 1).