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ZEND-AVESTA  : YASNA 10. — HÔM-YASHT 2
Je célèbre à haute voix ton mortier supérieur 5, avec lequel je le frappe de toute ma force d’homme 7[1], ô dieu à la belle intelligence !


3 (6). Je célèbre les nuages et la pluie qui font grandir ton corps sur le sommet des montagnes.

Je célèbre les hautes montagnes où tu as poussé 8[2], ô Haoma !
4 (8). Je célèbre la terre sillonnée de voies 9[3] et large, docile au désir du Seigneur 10[4] et pleine de bonté 11[5], qui te porte, ô saint Haoma !

Je célèbre la terre où tu pousses 12[6], odorant et fortifiant 13[7], belle plante omnisciente 14[8].

O Haoma, tu pousses sur la montagne. Puisses-tu croître dans tous les sens 15[9], car tu es clairement la source de la sainteté 16[10] !
5 (11). Grandis par ma parole 17[11] !
  1. 7. En broyant le Haoma. On attendrait ici l’indication liturgique correspondante : mais les opérations nécessaires ont été faites dans le Paragra et nous n’avons ici qu’un rappel littéraire de ces opérations.
  2. 8. urùrudhusha : rôst yakôyamûnî ; 2e pers. sing. parfait moyen : * rurudhishê.
  3. 9. perethwim, identique étymologiquement au sscr. prithivim « la terre » littéralement « la large », a pris en zend, sous l’influence de peretu « passage, pont », le sens de « qui a des passages » vitargômand, c’est-à-dire où l’on passe aisément, plat.
  4. 10. Voir Yasna I, note 48.
  5. 11. hvâparàm, khvâpar « bon, miséricordieux » (en sscr. kshamâpara ; karunàpara ; Shikand Gûmânîk) ; un des noms d’Ormazd (voir vol. II, Namâzi khâvar).
  6. 12. La terre particulière où a poussé le Haoma que l’on offre.
  7. 13. aurvô-carànem ; P. arvandîh kartàr havâ-î ; N. sâdhanatvam kritvâsi : le mot est construit adverbialement ; « en faisant force » ; peut-être s’agit-il de la force qu’il prend, non de celle qu’il donne.
  8. 14. Traduction douteuse : uta mazdào huruthma. Le pehlvi ne traduit mazdâo, ni par Auhrmazd ni par dànâk, ce qui semblerait indiquer qu’il n’avait point mazdâo : il traduit mas « grand ». Un bon manuscrit, MP, porte mazâo ; mais, comme l’observe avec raison M. Geldner, tous les autres manuscrits ayant mazdâo, mazâo pourrait être une correction faite sur le pehlvi. J’ai traduit mazdâo dans son sens ordinaire adjectival : en le prenant comme nom propre, on traduira « belle plante de Mazda » ; avec la lecture mazâo, on traduira « grande et belle plante ».
  9. 15. vishpatha, bahupathishu, peut-être « dans les passes » ; cf. note 33.
  10. 16. « C’est-à-dire que tu fais croître les bonnes œuvres » (Comm. P.). — ashahê khào védique ritasya khà.
  11. 17. varedhayanuha mana vaca. Le pehlvi traduit : « Fais grandir pensées et paroles, c’est-à-dire rends-les meilleures », mana vaca étant considérés comme dvandva (cf. màsvaca, Y. IX, note 101) : mais la suite de la phrase et la phrase suivante rendent