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ZEND-AVESTA  : YASNA 9. — HÔM-YASHT 1
22 (71). Aux guerriers qui pressent la course de leurs coursiers 68[1], Haoma donne vitesse et force 69[2].

Aux femmes en désir d’enfant 70[3], Haoma donne un bel enfant qui sera juste.

Aux chefs de maison qui sont assis à enseigner les Naskas 71[4], Haoma donne prospérité et sagacité. — Cf. Yasna LXII, n. 9..
23 (74). Aux jeunes filles qui sont restées longtemps vierges 72[5], Haoma, à la belle intelligence, aussitôt invoqué donne un époux.
24. Haoma a renversé du trône ce Reresâni qui s’était levé dans l’ambition du pouvoir, qui disait 73[6] : « Désormais le Prêtre du feu n’ira plus à son gré par le pays enseigner la loi 74[7] ! » Il allait détruire toute prospérité, il allait abattre toute prospérité.
  1. 68. aèibishyôi aurvañtô hita takhsheñti arenàum. Le pehlvi a : olâshân man arvand havâ-anâ ashân zakî farhâkht tûkhshâk ohdûnêd ; Nériosengh : teshâm ye çastrîmantas sahâyân (lire hayân ?) adhyavasâyînas kurute (kila açvân kshatriydnâm) ; ce qui donne pour la traduction traditionnelle : « aux guerriers qui rendent énergiques leurs chevaux », c’est-à-dire « qui les pressent, qui les poussent ». Cette traduction se justifie pour hita (farhâkht « dressé », en parlant du cheval de guerre ; Y. LVI, 10, 8), et pour arenàum, 3e pers. pl. aoriste actif du verbe ere-nu, dont nous avons en plus haut (note 8) l’aoriste passif erenàvi (erenâum est pour erenàun, comme thrizafem, yaum, ashaùm, dùm sont pour thrizafan, jaun, ashâun, dùn, par assimilation de la nasale à la labiale qui précède) : takhsh dans takhsheñti semble avoir été confondu avec tvakhsh qui est généralement traduit par son dérivé tûkhshâk : takhsh se présente comme un élargissement de tac « courir » (takhsh est resté dans l’afghan tsh-êdal, et l’abstrait * takhshti dans l’afghan tasht-êdal) : takhsheñti est l’accusatif pluriel neutre de takhshaùt « courant » et se rapporte à hita : littéralement : « qui font leurs coursiers courant ».
  2. 69. Cf. Y. XI, 2, 9, texte et note.
  3. 70. Et qui l’invoquent. Peut-être : « Aux femmes près d’enfanter ». Frâmjî traduit « qui n’ont pas encore eu d’enfant » : c’est ainsi que l’entend Nériosengh, avec ajâtakebhyô, et peut-être le pehlvi avec âzâtân qui peut se lire azâtan. Mais azâtân ne peut guère signifier « qui n’a pas d’enfant » : il signifie « qui n’est pas encore né » (Y. XXIV, 14 ; LXIV, 22 ; Vp. XII, 21). D’ailleurs l’â du préfixe empêche de voir un négatif dans le mot zend.
  4. 71. Les Nasks, c’est-à-dire les livres saints : l’Avesta complet en formait vingt et un.
  5. 72. aghravô, agrift, aigh là sarîtûnt yakôyamûnd « non prises, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas connu d’homme » ; N. aparinîta « non épousées » : ag-hru est le sanscrit agrù. Le zend a un verbe gar, synonyme de garb : cf. aibigairyâ, XI, 17 (XII, 2) ; âghairyât, Yt. XIII, 50, 70 ; gravasca, infra, note 82.
  6. 73. Keresâni représente Alexandre et l’oppression hellénique qui un instant a refoulé le Mazdéisme : voir l’introduction à ce Hâ, pages 80 sq.
  7. 74. yô davata : l’Avesta, reflétant le dualisme du système religieux dans le détail