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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
Le conglomérat qui constitue le Yasna fut sans doute formé ou était déjà formé au moment où le Zoroastrisme devint, avec l’avènement des Sassanides, la religion de l’État. C’est ce qui semble ressortir d’une ligne de Maçoudi, le seul document historique que nous ayons sur les destinées du Yasna : « Lorsque Ardéchir, fils de Babek, monta sur le trône, l’usage s’introduisit de lire un des chapitres (de l’Avesta), qu’ils nomment isnâd ; encore aujourd’hui, les Guèbres se bornent à réciter ce chapitre » (II, 125). Il est bien difficile de voir dans isnâd إِسْنَاد autre chose qu’une corruption orthographique de isn yasna ; et comme au temps de Maçoudi le Yasna était certainement ce qu’il est aujourd’hui, il est probable que le Yasna d’Ardéchir était déjà le Yasna classique.