Le curieux passage qui suit se présente dans la préface de l’édition de Jia kumyo : « Ce vocabulaire est communément appelé Mille mots sanscrits et chinois. Il est constaté dans le livre d’Annen, qu’il a été apporté (de Chine) pour la première fois par Zikaku. J’ai corrigé plusieurs erreurs dans ce vocabulaire en comparant beaucoup de copies ; pourtant cette édition n’est pas encore exempte de fautes ; j’espère que les lecteurs les corrigeront s’ils ont de meilleurs exemplaires.
Dans le temple de Horiuji à Yamato, sont conservés comme des trésors le Pragñâpâramitâhridayasûtram et la Sonsho’-dharanî, écrits sur deux feuilles de palmier, venus de l’Inde centrale ; et à la fin de ces ouvrages sont écrites quatorze lettres du « Siddha » (l’alphabet). Dans la présente édition du vocabulaire l’alphabet est une imitation de ces feuilles de palmier, excepté les lettres dont les formes se confondent avec celles qu’emploient généralement les scribes d’aujourd’hui.
« Horiuji est un des onze temples fondés par le prince Umayado (mort en 621). Ce temple se trouve dans une ville nommée Tatsuta, dans la province de Yamato, près de Kioto, la capitale occidentale. »
Donc nous avons ici la preuve évidente qu’en l’an 1727 des feuilles de palmier contenant des textes de sûtras sanscrits existaient encore dans le temple de Horiuji. Si ce temple est encore debout, ne pourrait-on pas décider quelque prêtre buddhiste de Kyoto, capitale occidentale du Japon, à aller voir si ces feuilles de palmier existent encore et, dans ce cas, en faire une copie qu’il enverrait à Oxford ?