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ANALYSE DU KANDJOUR

huit noms ou épithètes du Buddha Bhagavat, avec des Dharanîs ou charmes. La salutation est : Adoration à celui qui sait tout. Éloges en vers de plusieurs noms ou épithètes du Buddha (Çâkya).

15. Arya Manjuçri mûla tantra, tib. Hphags-pa hjam-dpal-gyi-rtsa-vahi-rgyud, འཕགས་པ་འཇམ་དཔལ་གྱི་རྩ་པའི་རྒྱུད (folios 100-483). Tantra original sur le vénérable Manjuçri. Salutation : Adoration au Buddha et à tous les Bodhisattvas. Adressé par Com-dan-das (Çâkya) aux Bodhisattvas et aux dieux assemblés (dans le Gnas-gtsang གནས་གཙང, la résidence sacrée située dans le ciel le plus élevé) dans un entretien avec Manjuçri, sur la conduite morale des Boddhisattvas. — Énumération et recommandation de diverses vertus (folio 122). Manjuçri (dans ses extases) prononce plusieurs mantras tel que le suivant : Nama : Samanta-Buddhânâm abhâva svabhâva mungatânâm. Nama : Pratyekabuddha-ârya-çrâvakânâm. Namo Bodhisattvâ nâm daçabhûmi-pratiṣthiteçvarânâm Bodhisat tvânâm mahâsattvânâm tadyathâ. Om ! Khakha khâhi khâhi etc… Description de toutes sortes de mandalas, rites, cérémonies (folios 881 300). Astrologie, exposé par Çâkya. Les divers Naxatras (constellation d’étoiles), mois et jours heureux et malheureux. — Caractères des hommes nés dans l’un d’eux. Folio 426. Prédiction par Çâkya relativement à la naissance de quelques grands hommes qui ont vécu dans l’Inde plusieurs générations après lui, comme Pânini, Candragupta (tib. Zla-va-sbas-pa), ཟླ་བ་སྦས་པ, et aussi Nâgarjuna (tib. Klu-sgrub, ཀླུ་སྒྲུབ et Arya-Sanga (tib. Hphags-pa-thogs-med, འཕགས་པ་ཐོགས་མེད), deux philosophes de premier ordre, dont le Stan-gyur renferme plusieurs ouvrages et qui sont l’Aristote et le Platon des Bouddhistes, les fondateurs d’une philosophie raisonnable, théorique et pratique, — les chefs des écoles Madhyamika et Yogâcârya.


Nota. — On suppose généralement que Nagarjuna a fleuri 400 ans après la mort de Çâkya, qu’il est né dans le Sud de l’Inde et a vécu 600 ans. Certaines données chronologiques me font croire que Arya-sanga vivait dans le vie ou le viie siècle après J. C.

Ce tantra est un très savant et très intéressant traité, fréquemment cité par les écrivains tibétains. La scène est placée dans le ciel le plus élevé ; mais on y a introduit une foule de faits vraiment historiques relatifs à la vie des