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ANALYSE DU KANDJOUR


VOLUME II. — ( ha)

Il y a dans ce volume, quatre Sûtras ou ouvrages, sous quatre titres distincts. Le premier est fort étendu (folios 1-329). Il est appelé en tibétain Rgya cher-rol-pa རྒྱ་ཆེར་རོལ་པ (Sk. Lalita-vistara). C’est un récit de la vie et un exposé de la doctrine de Çâkya, le fondateur de la religion bouddhique dans l’Inde ancienne. L’ouvrage est divisé en vingt-sept chapitres dont voici le contenu :

Chapitre I (folios 1-8), « introduction » : ce Sûtra fut prononcé par Çâkya (qui parle de lui-même en se qualifiant de Bodhisattva), à la demande spéciale de plusieurs dieux et Bodhisattvas, et de ses principaux disciples, étant dans un parc près de Çrâvasti en Koçala. On y cite les noms de trente-quatre de ses principaux disciples, de huit Bodhisattvas et aussi de plusieurs Buddhas ou Tathâgatas qui avaient apparu dans les âges antérieurs et enseigné leur doctrine. Çâkya est prié de communiquer maintenant son enseignement comme les autres l’ont fait.

Chapitre II (folios 8-14), titre du chapitre : « Grande allégresse ou réjouissance ». Importance de ce Sûtra. Énumération de plusieurs vertus dont la pratique est recommandée. Description de la grande fête dans le superbe palais des dieux en Galdan (Tib. Dgah-ldan. Sk. Tuṣita). Vers à Çâkya pour l’exhorter à enseigner sa doctrine.

Chapitre III (folios 14-30), titre : « La race ou la tribu la plus pure. » Insignes d’un monarque universel ; son installation au moyen de ces insignes ; sa visite aux différents royaumes de son empire ; son injonction aux chefs et aux sujets d’observer la justice et de pratiquer les dix vertus cardinales. Folio 21, un Bodhisattva qui va devenir Buddha ne prend jamais naissance dans un pays barbare, mais dans un pays civilisé, ni dans une famille de basse condition, mais dans la maison soit d’un brahmane, soit d’un xatriya (tribu militaire ou race royale), pourquoi il en est ainsi. Çâkya a honoré la seconde tribu en y prenant naissance. Folio 21-24 ; délibération des dieux au sujet du lieu où le Bodhisattva (Çâkya) devra naître. On dit qu’il y avait alors seize tribus principales ou familles dominantes dans le Jambudvîpa (ou