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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Tels sont les principaux lieux communs de la philosophie Madhyâmikâ. J’ai cru utile de les énumérer ici à cause de leur similitude avec les sujets de la Prajñâ-pâramitâ.


III. PHAL-CHEN


La 3e division du Kah-gyur est appelée en tibétain : Sangs-rgyas-phal-po-che སངས་རྒྱས་ཕལ་པོ་ཆེ ou par contraction : Phal-chen ཕལ་ཆེན​ (Sk. Buddhavatang sangha ou, comme il y a ici, Buddha avatang saka)[1]. « Association de Buddhas ou de ceux qui sont devenus sages ». On l’appelle « un Sûtra de grande étendue », Sk. Mahâ-vaipulya-sûtra ; tib. Çin-tu-rgyas-pa-chen-pohi-mdo. Il occupe six volumes, distingués par les six premières lettres de l’aphahet tibétain. Le nombre des feuilles de chacun d’eux est comme suit :

I 384 III. 391 V. 397.
II 385 IV. 375 VI. 340.

Ce sûtra est aussi attribué ou rapporté à Çâkya, quoique les orateurs soient généralement des Bodhisattvas ou autres saints de grande perfection.

Le sujet de ce recueil est l’enseignement de la morale et de la métaphysique. On y trouve des descriptions de plusieurs Tathâgatas ou Buddhas, de leurs provinces, de leurs grandes qualités, le récit de leurs anciens exploits pour procurer le bien de tous les êtres animés, leurs éloges et plusieurs légendes. Énumération de plusieurs Bodhisattvas ; leurs divers degrés de perfection ; leurs pratiques ou leur manière de vivre ; leurs souhaits, prières et efforts pour le bonheur de tous les êtres animés. Çâkya se montre, d’une manière miraculeuse, sur le sommet du Ri-rab (Sk. Meru), la montagne fabuleuse, et aussi, à un autre moment, dans Galdan (tib. Dgah-ldan, sk. Tuṣita), « le séjour de la joie ou le paradis des dieux ». En ce dernier lieu

  1. La vraie leçon serait Buddha avataṁçaka. (L. F.)