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ANALYSE DU KANDJOUR

lyana, « le chef de ceux qui font des miracles ou des prodiges, ou des scènes fantastiques. »

Feuille 42. — Çâkya déclare que l’abstinence et les macérations qu’il s’est imposées pendant six ans n’ont eu aucun succès ; qu’il n’a pu trouver ce qu’il cherchait. Il se refait par une nourriture substantielle, reprend des forces, se livre à la méditation, et arrive à la perfection, c’est à-dire qu’il devient Buddha. À la demande du dieu Brahma, il se rend à Vârânasi, et y commence sa carrière religieuse ; il enseigne pour la première fois sa doctrine à cinq individus qui avaient été antérieurement ses compagnons. Ensuite il y convertit cinquante jeunes gens de noble origine, les ordonne et les consacre (Feuille 43). Dans diverses autres localités, il trouve encore plusieurs disciples ; puis il se rend à Râjagṛha. Le roi de Magadha (Bimbasâra) lui offre un lieu de résidence dans un parc appelé hod-mahi tsal-bya-kalanda-kahi-gnas, འོད་མའི་ཚལ་བྱ་ཀ་ལན་ད་ཀའི་གནས་ (sk. Venuvanam kalandaka nivâsa). C’est là que Ñe-rgyal et Pang-skyes décrits ci-dessus deviennent ses disciples.

Feuilles 44-45. — Énumération de plusieurs facultés de Çâkya ; il voit et connaît tout. Moyen qu’il emploie pour amener à sa doctrine ou à sa foi les deux jeunes brahmanes mentionnés ci-dessus ; conséquences de cet événement (feuilles 45-50).

Informés par un des disciples de Çâkya qu’il les instruit sur ce thème : « Quelles sont les choses qui naissent de causes, et quelles sont les causes de leur existence et de leur cessation[1] ? » les deux jeunes brahmanes en sont grandement satisfaits, vont à lui et deviennent ses disciples (feuille 50.) — Effet produit dans Râjagṛha par la nouvelle que les deux disciples de Yang-dag-rgyal-va-can sont devenus sectateurs de Çâkya.

Feuille 51. — Kun-tu-rgyu Sen-rings (brahmane versé dans le système philosophique Lokâyata) rend visite à Çâkya ; il commence par se montrer très rétif : puis, convaincu par Çâkya de la fausseté de ses principes, il cède

  1. Ye dharmâ hetu-prabhavâ, hetum teṣâm Tathagato hyavadat — Teṣâñca yo nirodha, evâm vâdi mahâ Çramana : — Cette formule se trouve sur la plupart des images de Buddha sorties des fouilles de Benarés, de Tirhut, etc. ; il en a été rendu un compte détaillé dans le Journal Asiatic Society, vol. IV, p. 133 et 211. (Note de Csoma). — Burnouf en a fait une savante étude dans un des appendices du Lotus de la bonne Loi. — Elle est généralement reproduite à la fin des manuscrits sanscrits et souvent aussi des manuscrits tibétains. (L. F.)