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TEXTES SANSCRITS DÉCOUVERTS AU JAPON

En 460, cinq buddhistes de Ceylan arrivent en Chine par le Tibet[1] ; ils apportaient sans doute des manuscrits palis. En 526, Bodhidharma, le 28e patriarche buddhiste, vint aussi du Sud, mais pas de Ceylan.

En 518, la reine douairière du pays de Wéï envoya dans l’Inde le fameux voyageur Sung-Yun, pour chercher des livres buddhiques, et nous apprenons dans ses voyages, traduits par M. Beal, qu’après trois années passées dans l’Inde, il revint en Chine rapportant cent soixante-quinze volumes. On dit que, sous la dynastie Sui (589-619), mille neuf cent cinquante ouvrages buddhiques différents ont été traduits en chinois[2].

Plus tard ce nombre fut considérablement augmenté, principalement par le célèbre pèlerin buddhiste Hiouen-Thsang qui a, dit-on, traduit sept cent quarante ouvrages, comprenant mille trois cent trente-cinq volumes.

C’est la traduction des voyages de Hiouen-Thsang qui fit espérer au professeur Wilson que l’on pourrait encore découvrir en Chine quelques-uns des anciens manuscrits sanscrits.

Mais bien que sir John Bowring n’épargnât aucune peine pour remplir les désirs de M. Wilson, bien qu’on lui envoyât des catalogues des bibliothèques buddhiques et des villes où l’on pouvait penser qu’il existât des compositions buddhiques, les résultats furent décourageants, du moins en ce qui concernait les textes sanscrits. Un grand nombre de livres chinois intéressants, traduits du sanscrit par Hiouen-Thsang, et d’autres ouvrages écrits également par des buddhistes chinois indigènes, furent envoyés à la bibliothèque de l’East India House ; mais ceux que le professeur Wilson et avec lui tous les savants sanscritistes désiraient le plus, les manuscrits sanscrits, n’arrivèrent point. Le professeur Wilson me montra pourtant un exemplaire d’un manuscrit sanscrit qui lui avait été envoyé de Chine, et, autant que je m’en souviens, c’était le Kâla-Kakra[3], que nous savons être un des livres traduits du sanscrit en chinois. On ne trouve plus ce manuscrit à la bibliothèque de l’India Office, bien qu’il ait positivement existé dans l’ancienne East India House.

L’insuccès des efforts réunis du professeur Wilson et de sir John Bowring

  1. Beal, l. c., p. 33.
  2. On trouvera dans le Journal Asiatique, 1849, pp. 353 et suiv., une longue liste de textes sanscrits traduits en chinois. Concordance sinico-sanscrite d’un nombre considérable de titres d’ouvrages bouddhiques recueillie dans un catalogue chinois de l’an. 1306, par M. Stan. Julien.
  3. Csoma de Körös, As. Res., vol. X, p. 488. Journal Asiatique, 1849, p. 356.