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ANALYSE DU KANDJOUR. — AVERTISSEMENT

sent en profiter, il nous est impossible d’adopter un autre ordre que celui de notre alphabet. Ainsi a fait Childers dans son dictionnaire pâli : je le lui ai reproché, en ajoutant toutefois que l’adoption de cet ordre se justifiait si, dans la pensée de l’auteur, son travail devait servir non pas seulement aux indianistes, mais à toute personne désireuse d’y trouver des renseignements sur le bouddhisme. Maintenant je me vois dans la nécessité de demander pour moi-même le bénéfice de l’excuse par laquelle j’ai atténué ma critique de l’ordre alphabétique suivi par Childers dans son dictionnaire.

Mais alors je suis obligé de faire connaître la valeur que je donne à nos lettres, d’autant plus que je me suis écarté notablement sur ce point de mon auteur. Tandis qu’il écrit Ushnisha, — Chatur, — pariprichch’ha, — j’écris Uṣniṣa, — Catur, — paripṛccha. Je ne puis donner ici la théorie et le système de ma transcription ; je dirai seulement qu’elle est fondée essentiellement sur deux principes : ne rendre un signe indigène que par un signe romain, — donner à nos lettres des valeurs qu’elles n’ont pas toujours dans notre langue, mais qu’elles ont dans quelqu’une des langues européennes. Les dérogations à ces deux règles sont motivées par des impossibilités absolues ou par la nécessité de créer des caractères nouveaux : Voici, du reste, notre alphabet :

a, â, se prononcent a (tache) à (tâche)
b, bh[1], b
c, ch, tch
ç, se prononce ch faiblement.
d, dh, se prononcent d.
[2], ḍh, se prononcent d.
e, se prononce ê
f, ne s’emploie pas.
g, se prononce dur (garde, guerre, guide, gomme).
gh, comme ci-dessus.
h, h (haine).
i, î, se prononcent i.
  1. h suivant immédiatement une consonne y ajoute une aspiration étrangère à nos habitudes.
  2. Les points sous certaines lettres indiquent une modification de prononciation étrangère à nos habitudes.