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ANALYSE DU KANDJOUR. — AVERTISSEMENT

du, une intuition si profonde, une originalité si forte, une branche voisine de cette étude, celle du bouddhisme indien, est certainement bien redevable à Csoma.

Les quatre articles insérés dans ce volume XXe des Recherches asiatiques sont d’inégale importance, moins peut-être en raison de leur valeur propre qu’en raison de la nature de chacun d’eux. Le premier et le troisième tiennent l’un à l’autre et forment un tout dont l’importance est capitale. En effet, ils constituent ensemble l’analyse complète du canon sacré tibétain. Sans doute on a étudié plus à fond certaines parties de ce vaste recueil ; ce qui permet d’ajouter aux renseignements accumulés par Csoma un certain nombre de détails fort utiles. Mais on peut affirmer que ; pour l’ensemble, Csoma n’a pas été dépassé et ne le sera pas de sitôt. L’analyse du Kandjour, refaite sur nouveaux frais et d’après un plan plus vaste que celui de Csoma, suppose une capacité et une quantité de travail qu’on ne doit attendre de personne. C’est par la somme des efforts individuels qu’on complétera peu à peu l’œuvre du voyageur hongrois, dont les parties essentielles ne seront pas modifiées, et qui sera toujours le guide des travailleurs, en même temps qu’elle offre au simple amateur, désireux uniquement de se renseigner sur les résultats de la science, une lecture intéressante et instructive. On ne trouve, nulle part, sous un plus petit volume, un résumé plus fidèle et plus complet du bouddhisme et de sa littérature.

Le troisième mémoire de Csoma est une étude spéciale, l’analyse plus détaillée de deux ou trois ouvrages, notamment du Lalitavistara, celui dont le compte rendu est le plus développé dans l’analyse du Kandjour. Très important à l’époque où il a paru, ce travail est maintenant bien dépassé par la traduction que M. Foucaux a donnée du Lalitavistara. Mais il ne faut pas oublier que Csoma a été l’initiateur ; il a inspiré l’idée de ce travail et en a comme fourni la préparation. Son mémoire, qui occupe une place importante dans l’histoire des études tibétaines et bouddhiques, est encore aujourd’hui un excellent résumé.

Quant au quatrième mémoire, ils consiste en une liste des ouvrages les plus marquants de la vaste collection tibétaine extra-canonique intitulée le Tandjour. C’est ce que nous avons encore de plus complet sur ce recueil, qui compte deux cent vingt-cinq volumes et représente par conséquent le double