32. — L’auteur vient d’indiquer le nombre des combinaisons qui se rapporte à chaque type métrique ; il montrera maintenant comment les mètres se subdivisent en groupes trisyllabiques (trika) dans ces différents types.
33 et 34 a. — Qu’en ce qui concerne les vers en général ou les combinaisons métriques possibles, il s’agisse d’une, de vingt, de mille variétés ou même de dix millions d’entre elles, on n’y trouve (jamais) que huit sortes de groupes trisylabiques désignés chacun par un terme spécial^^1.
34 b et 35. — On appelle triades (trika) les groupes de trois syllabes (akshara) qui composent régulièrement tous les mètres.
35 b. — La triade qui commence par une syllabe longue (ˉ ˘ ˘) est désignée par la lettre bha (भ) ; celle qui ne comprend que des longues (ˉ ˉ ˉ) est désignée par la lettre ma (म) .
36. — La triade dans laquelle une longue est médiale (˘ ˉ ˘) est désignée par la lettre ja (ज) ; celle qui se termine par une longue (˘ ˘ ˉ) est désignée par la lettre sa (स) ; celle dans laquelle une brève est au milieu (ˉ ˘ ˉ) est désignée par la lettre repha (r, र) ; celle qui se termine par une brève (ˉ ˉ ˘) est désignée par la lettre ta (त) .
37. — La triade dans laquelle une brève est en tête (" " ") est désignée par la lettre ya (jj) ; enfin celle dans laquelle n’entrent que des brèves (" " ") est désignée par la lettre na (q) . Telles sont les huit triades issues de Brahma dont les savants donnent la connaissance^^2.
38. — En métrique, ces triades sont aussi appelées par abréviation sourdes (asvara), et sonores (sasvara), selon la mesure (selon que les longues ou les brèves prédominent)^^3.
39. — Une longue est désignée par la lettre initiale (du mot guru long, c’est-à-dire par ga (ग) ; il en est de même d’une brève. (C’est-à-dire qu’elle est désignée par la lettre la (ल), initiale du mot laghu, bref). Voilà ce qu’en-
1 Le texte du v. 33 a présente une construction bizarre et qu’on ne peut expliquer, ce me semble, qu’en sous-entendant, comme je l’ai fait, un mot comme prati régissant les accusatifs qui composent cet hémistiche. Disons du reste une fois pour toutes qu’en présence d’une rédaction comme celle-ci, parfois très elliptique, parfois d’une lecture douteuse, parfois enfin incorrecte au point de vue de la syntaxe du fait même de l’auteur, une interprétation tentée sans le secours d’un commentaire ne peut avoir toujours un caractère absolu de certitude.
2 Cf. pour la désignation technique des groupes trisyllabiques, ou des pieds de trois syllabes dans la métrique sanscrite, Chandom. p. 2 ; Çrutabodha (édition Lancereau, Journal asiatique, 1854) v. 3 ; Colebr. ii, 63 et 135 ; Ind. Stud. viii, 164 et 210.
3 Voir, pour le sens de l’expression chandomâna, rendue ici par mesure, Ind. Stud., viii, 22.