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PRÉFACE

et j’avoue humblement que, sans son aide, je ne sais si j’aurais pu rendre exactement tous les passages difficiles que j’ai rencontrés.

Il sera donc toujours très utile, pour ne pas dire indispensable, quand on traduira les livres sanskrits bouddhistes du Népâl, de consulter une des traductions du Kanjour en quatre langues : tibétaine, chinoise, mongole et mandchoue, toutes les fois qu’on pourra en faire usage.

Eugène Burnouf avait déjà reconnu l’importance de ces traductions et, plusieurs fois, en traduisant le texte sanskrit du Lotus de la bonne Loi, il avait eu recours à la traduction qui fait partie de la grande collection tibétaine (le Kanjour) que possède la Bibliothèque nationale.

Si l’on trouve que je n’ai pas donné assez de développements pour bien faire comprendre le Lalitavistara, c’est que j’ai cru inutile de refaire ce qui avait été très bien fait. Je me permets donc de renvoyer le lecteur, pour tout ce qui touche à la doctrine, aux savants mémoires que mon illustre maître, Eug. Burnouf, a mis à la suite de sa traduction du Lotus de la bonne Loi. Comme ces mémoires forment un véritable manuel du Bouddhisme, je veux croire qu’ils sont entre les mains de tous ceux qui étudient sérieusement la doctrine de Çâkya-Mouni.

Le Lalitavistara est l’un des neuf dharmas, c’est-à-dire un des neuf livres par excellence de la Loi que les Népâlais détachent de la collection de leurs livres sacrés, laquelle se compose d’environ deux cents ouvrages sanskrits qui, réunis, contiennent à peu près un million et demi de lignes.

Voici ce que Eug. Burnouf nous dit des neuf dharmas, qui sont :

1o  Pradjnâ pâramitâ ; 2o  Gandavyûha ; 3o  Daçabhûmîçvara ; 4o  Samâ­dhirâdja ; 5o  Langkâvatâra ; 6o  Saddharmapuṇḍarika ; 7o  Tathâgataguhyaka ; 8o  Lalitavistara ; 9o  Suvarṇaprabhâsa.

« L’examen du contenu de ces ouvrages que nous possédons tous à Paris n’explique pas complètement les raisons du choix qu’en font les Népâlais. On comprend aisément leur préférence en ce qui touche les numéros 1, 5, 6 et 8 ; car la Pradjña pâramitâ, ou la Perfection de