La deuxième décade, de même que la première, enseigne comment on devient Buddha. Seulement elle procède d’une façon inverse ; tandis que la première nous montre de simples personnages méritant, par un acte foi ou de vertu, de devenir un jour des Buddhas, la deuxième nous fait voir par quels actes de foi ou de vertu accomplis dans le passé un personnage déterminé est devenu un Buddha, le Buddha. Nous voyons, en effet, dans chacun des récits de cette décade, le Buddha Çâkyamuni recevoir des honneurs ou obtenir des succès extraordinaires et expliquer ces avantages par des épisodes de ses existences antérieures. Ces dix récits sont donc en réalité des Jâtakas, tandis que les dix précédents sont des Vyâkaranas ; mais ces Jâtakas se distinguent, par des particularités que je n’ai pas le temps d’étudier ici, des Jâtakas ordinaires, de ceux que j’appellerai « classiques ».
Les personnages qui rendent au Buddha des honneurs inusités sont : des dieux, Indra et sa suite (2,6), des corporations de mariniers (1), de musiciens (7), une caravane de marchands (3), les brahmanes et la population de toute une ville (4,5), un roi (8.9), un maître de maison (10).
Les honneurs rendus au Buddha ou les succès qu’il obtient sont : un repas (1), un palais divin et un service des dieux autour de sa personne (6), l’exaucement d’une prière par les dieux (3), la cessation d’une épidémie (4) et d’une sécheresse momentanée (3), sa supériorité dans la musique reconnue par des musiciens (7), la grâce d’un criminel obtenue du roi (8), une entrée triomphale dans une capitale (9), des conversions en masse causées par une transformation (5), une intervention divine (10).
Ces avantages correspondent à des actes accomplis par le Buddha dans des existences antérieures et en sont la récompense. Dans huit de ces existences passées, il avait été roi ;
