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avadâna-çataka III, 10, (10)

Le roi de Koçala se dit alors en lui-même : « C’est grâce à ce Çreṣṭhî que j’ai recouvré mon royaume ; il faut que je lui fasse un présent à son choix. » Le roi de Koçala, Prasenajit, invita donc le Çreṣṭhî à faire un choix. Le Çresṭhî répondit : « Voici mon désir : c’est que pendant sept jours, la dignité royale soit à ma disposition, dans tout son éclat, et que j’en puisse user à mon gré. »

Alors le roi fit faire une proclamation à son de cloche dans tout le pays qui lui était soumis : « J’ai remis la royauté au Çresthî pour une semaine.»

Aussitôt le Çreṣṭhî reçut et nourrit pendant sept jours l’assemblée des Bhixus avec le Buddha à sa tête ; et des messagers furent envoyés au roi Prasenajit et à sa cour, de même qu’à tous ceux qui habitaient les pays de Kâçi et de Koçala pour leur dire : « Vous tous, choisissez ce que voulez, et goûtez le bien-être. Pour peu que vous veniez (ici) prenez votre refuge dans le Buddha, la Loi et la Confrérie ; mangez à mes frais, mais rendez hommage au Tathâgata. »

C’est ainsi que, pendant sept jours, par les soins de ce Çreṣṭhî, Bhagavat, avec la troupe de ses Bhixus, fut environné de grands honneurs, et que beaucoup de centaines de mille de créatures furent attachées à la vertu.

Quand les sept jours furent écoulés, le (Çreṣṭhî) tomba aux pieds de Bhagavat, puis développant son intelligence, il fit ce vœu : Puissé-je (21)… Vœu pour la Bodhi

Alors Bhagavat ayant connu, relativement à ce Çreṣṭhî, la succession des causes et la succession des actes, fit voir le sourire.

Or c’est la règle quand les Buldhas font voir le sourire (21)… Le rire des Buddhas ; prédiction de la Bodhi…

Ânanda, ce Çreṣṭhî, après la période incalculable de trois Asankhyeyakalpas, sera sous le nom d’Abhayaprada, un parfait et accompli Buddha…

Ainsi parla Bhagavat (2)…


Rapprochements et remarques

I. Le nom de Kesarî donné à un ordre de bataille, s’il dérive d’un nom de pays, pourrait venir de Cæsar et signifier « romain ». L’ordre de bataille qu’il désigne semble en effet reproduire, dans ses traits généraux, l’ordonnance de la légion romaine.

II. On peut présumer sans trop de hardiesse que l’épisode du Çreṣṭhî a été ajouté après coup à un texte plus ancien. L’existence de textes parallèles le prouve avec évidence.|90}}