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Or les deux (adversaires) apprirent cette nouvelle : Bhagavat est venu dans notre pays.

Cependant Bhagavat, par la force de sa puissance surnaturelle, fit apparaître un corps d’armée composé de quatre divisions, ce qui épouvanta le roi du Pancâla septentrional. Ce roi effrayé monta sur un seul char et vint en la présence de Bhagavat. Bhagavat lui enseigna la loi en vue de l’apaisement de la haine ; et, après avoir entendu la loi, il fut initié en présence de Bhagavat. À force de s’appliquer, de faire des efforts, de lutter, il rejeta loin de lui tous les Klêça et obtint la qualité d’Arhat.

Quant au roi du Pancâla méridionnal, il invita Bhagavat avec la troupe de ses auditeurs, les l’égala iiendant trois mois do mets à cent saveurs, et les revêtit d’un vêtement valant cent mille. Il fit un vœu : Puissé-je (21)… Vœu pour la Bodhi…

Alors Bhagavat, connaissant, à l’égard de ce roi du Pancâla méridional, la succession des causes et la succession des actes, fit voir le sourire.

Or c’est la règle, quand les Buddhas font le sourire (19)… Le rire des des Buddhas ; Prédiction de la Bodhi…

Ce roi de Pancâla, Ânanda, sera après trois Asankhyeya-Kalpas, sous le nom de Vijaya, un parfait et accompli Buddha.

Ainsi parla Bhagavat… (2)…

Rapprochements et remarques

I. L’instruction sur l’apaisement de la haine indiquée ilans ce récit duit avoir une grande analogie avec celle que nous trouverons au récit 10 et qui est résumée dans un vers. C’est au moins le même sujet.

II. Le traitement fait au Buddha par le roi du Pancâla méridional a quelque analogie avec celui que le Buddha reçoit dans le récit 6.

III. Le onzième récit du viii chapitre du Karma-Çataka est une autre rédaction de ce récit ; on en trouvera la traduction dans le tome V des Annales du Musée Guimet (p. 401-3).

IV. Il est assez singulier que la version tibétaine rende Vijaya par Spos-mchog, qui, nous l’avons déjà dit (p. 36, ligne 2-3), suppose un sanskrit Gandhottama, tandis que le onzième récit du viiie chapitre du Karma-Çataka, dont la rédaction est très différente de celle de l’Avadâna Çataka, lui donne le nom bouddhique de Rnam-par rgyal-va qui est bien la traduction de Vijaya. La version spos-mchog, admissible dans le récit quatrième, paraît absolument inacceptable dans celui-ci.