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avadâna-çataka I, 8, (8)

différent par la forme de Kumâra dṛṣṭanta-Sûtra. Le sutra tibétain ressemble beaucoup au sûtra pâli, mais n’en est pas la traduction. Tous les deux sont à la fois en prose et en vers. On trouvera la traduction parallèle des deux textes dans le tome V des Annales du Musée Guimet, pages 134-138.

III. Le récit du chapitre viii du Karma-çataka est une autre version de ce même épisode (voir le tome V des Annales du Musée Guimet, pages 394-5).


8. PANCALA (8)
Le (roi de) Pancâla —

Le bienheureux ; Buddha (1)… résidait à Çrâvastî, à Jêtavana, dans le jardin d’Anâthapiṇḍada.

Or en ce temps-là, le roi du Pancâla septentrional eut une querelle avec le roi du Pancâla méridional.

Alors le roi de Koçala Prasenajit se rendit au lieu où était Bhagavat. Quand il y fut arrivé, il salua avec la tête les pieds de Bhagavat, et s’assit à peu de distance. Le roi de Koçala Prasenajit adressa ensuite ces paroles à Bhagavat : « Vénérable, le roi de la loi n’a personne au-dessus de lui ; il est le protecteur des êtres tombés dans le malheur, le réconciliateur de ceux que la haine divise[1]. Or le roi du Pancâla septentrional est en lutte avec le roi du Pancàla méridional, et ils se tuent mutuellement beaucoup de monde. Que Bhagavat veuille bien apaiser cette querelle qui dure depuis bien longtemps et exercer sa compassion. » — Bhagavat accueillit la demande du roi de Koçala Prasenajit en gardant le silence. Alors le roi de Koçala Prasenajit, comprenant l’acquiescement de Bhagavat (manifesté) par le silence, salua avec la tête les pieds de Bhagavat et partit.

Alors Bhagavat, quand la nuit fut passée, se leva de bon matin, prit son vase et son manteau, et se mit en route dans la direction de Vârâṇasî des Kàçî. En marchant et s’avançant de proche en proche, il atteignit Vârâṇasî, et là, à Vârâṇasî, il résida à Rīṣipatana, dans le bois des Gazelles.

  1. Cette phrase est précédée des mots Bhagavân âha, « Bhagavat a dit », qui semblent en faire une citation d’une parole du Buddha : ce qui n’aurait rien que de naturel. Mais ces mots ne sont pas rendus par le tibétain : le terme iti qui devait finir la phrase manque. Enfin, si l’on admet ces deux mots, le terme Bhadanta n’est plus à la place qui lui convient ; il devrait précéder au lieu de suivre. Il est donc probable que ces mots Bhagavân âha sont une interpolation.