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avadâna-çataka I, 7, (7)

changer en Vaṇḍika (de Vaṇḍa « mutilé ») ; mais outre que ce nom donné par le père au moment de la naissance est peu admissible, il n’y a pas trace de la lettre , ou de l’anuçvara qui peut le remplacer. Il est vrai que, repoussant Vaṇḍika, nous sommes obligés de nous rejeter sur Vaḍrika et que, dans le manuscrit il n’y a pas plus d’r que de . Vaḍrika viendrait de Vaḍra, « large, grand, ample », et signifierait « le grand » ou « le large ». Le tibétain che-va semble favoriser cette explication.

III. Le nom de Buddha de notre héros est incomplet dans le manuscrit ; le milieu du mot manque ; nous avons seulement Çya… vâni. Les manuscrits de Cambridge 1611 et 1386 donnent la lettre que le copiste du manuscrit de Paris a laissée en blanc ; mais elle est bien douteuse et parait être le groupe nga. Il faudrait donc lire çyanga (ou çvanga-) vâni. Le tibétain donne Çâkya-thub-pa ( Çâkya-muni). Vadrika devrait donc être Çâkyamuni II, dans la série des Buddhas ? J’ai peine à l’admettre, et je m’autorise de l’indication fournie par le Kandjour pour conjecturer Çyâma (ou Cyâva) muni, « le muni noir ».

Quant à Çyaṅgavâni je ne sais pas l’expliquer. On peut choisir entre Çyangavâni leçon du manuscrit sanskrit, Câkyamuni leçon de Kandjour, et Gycàmamuni correction de la leçon du Kandjnur faite à l’aide de la leçon du manuscrit sanskrit.

IV. La version tibétaine ne correspond pas exactement au texte sanskrit du manuscrit.


6. PADMA (7)
– Le Lotus –

Le bienheureux Buddha (1)… résidait à Çrâvasti, à Jêtavana, dans le jardin d’Anâthapiṇḍada.

Lorsque Bhagavat n’avait pas encore paru dans le monde, le roi Prasenajit rendait un culte aux dieux des Tirthikas (en leur offrant) des fleurs, de l’encens, des parfums, des guirlandes, des onguents. Lorsque Bhagavat eut paru dans le monde, et que le roi Prasenajit, converti par l’argument du Dahara-Sûtra, eut reçu la foi dans l’enseignement de Bhagavat, alors rempli de joie et de contentement d’esprit, il vint trois fois auprès de Bhagavat et l’honora par des lampes, de l’encens, des parfums, des guirlandes, des onguents.

Or, un jardinier, ayant pris un lotus fraîchement éclos, vint à Çrâvastî pour (l’offrir au roi). Un adhérent (upâsaka) des Tirthikas le vit et dit : « Ô homme, ce lotus est-il à vendre ? » — Le (jardinier) répondit : — « À ton souhait ! » L’autre allait l’acheter lorsque survint le maître de maison Anâthapiṇḍada qui