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ou plutôt à celle qu’il provoque. Yaçomti, dont l’offrande de fleurs se transforme en pierres précieuses, et le marchand qui offre des pierres précieuses seront respectivement Ratnamat (qui possède des pierres précieuses) et Ratnottama (supérieur par ses pierreries), le jardinier qui offre un lotus sera Padmottama (supérieur en lotus). Le tisserand Soma qui offre une frange sera Daçottama (supérieure par les franges), et le roi de Pancâla du sud sera Vijaya (le victorieux) ; le noble qui a fait triompher Prasenajit et assure au Buddha le respect des peuples sera Abhayaprada (qui donne la sécurité). Nanda, l’enfant le paresseux, devenu un négociant actif et riche, sera Atibalaparâkrama (qui a l’héroïsme d’une force extrême). Quant au jeune Vaḍrika (le grand), son nom de Buddha n’est pas clair : le sanskrit le donne sous la forme douteuse Çyangavâni (?) et le tibétain sous la forme probablement fausse Çâkyamuni ; nous ne trouvons pas, dans les circonstances de sa conversion, d’indice qui nous mette sur la voie de le restitution de ce nom.

Voici maintenant les dix récits de la première décade.


1. PÛRṆA (OU PÛRṆA-BHADRA) (1)

Le bienheureux Buddha… (1) étant entré à Râjagṛha résidait à Veṇuvana dans l’enclos du Kalandaka.

Il y avait alors peu de temps que Bhagavat avait atteint la Bodhi parfaite, et sa gloire était complète dans le monde entier.

Or, dans une région des contrées montagneuses du Sud demeurait un nommé Sampûrna[1], brahmane riche… (9) Description d’un homme riche et croyant (8) Aussi entreprenait-il des sacrifices pour tous les hérétiques, sacrifices complets et de toutes pièces, dans lesquels il nourrissait plusieurs centaines de mille de Tirthikas.

À l’époque où Bhagavat convertit le roi Bimbisâra avec sa cour, et où la conversion de ce (prince) entraîna celle de beaucoup de centaines de mille d’êtres vivants, à cette époque-là, des parents de Pûrṇa, venus de Rajagrha se mirent à célébrer devant Pûrṇa les louanges du Buddha, de la Loi, de la Confrérie[2].

  1. Sa-Pûrṇa, et dans un autre passage Sampûrna ; partout ailleurs Pûrṇa.
  2. Le discours, indiqué ici, est donné tout au long dans le Kalpa-druma, ainsi qu’on le verra dans le rapprochement ci-dessous.