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avadâna-çataka

enfants en bas âge d’hommes riches (3, 6) ; tous ces personnages de conditions si diverses sont appelés à être un jour des Buddhas ? Et pourquoi ? parce qu’ils ont rendu hommage au Buddha, que le Buddha a répondu à ces hommages par un prodige, et que le prodige a éveillé dans le cœur du témoin des dispositions telles que l’élévation au rang de Buddha en est la juste récompense.

Le pauvre tisserand Soma (5) offre au Buddha une frange qu’il est en train de confectionner, et le manteau usé du Buddha paraît aussitôt en bon état et bien bordé.

Le jardinier anonyme (7) offre au Buddha un lotus qu’il destinait au roi : Anathapiṇḍada et un adhérent des Tirthikas se disputent en enchérissant l’un sur l’autre pour l’offrir à Nârâyana, l’autre au Buddha. Le lotus offert au Buddha prend des dimensions d’une roue de char et se tient au-dessus du Buddha.

Le brahmane Pûrṇa (1) appelle par des offrandes le Buddha dont il a entendu faire l’éloge, qui demeure fort loin, et qui arrive en un clin d’œil ; la nourriture offerte par le Brahmane au Buddha pour lui seul se multiplie de manière à nourrir les mille Bhixus de la suite du Buddha. Ce prodige convertit le brahmane.

Yaçomati (2), bru d’un général, offre au Buddha un repas, avec des fleurs qui forment au dessus du Buddha, une maison, un baldaquin, un temple de pierreries ; pareil prodige signale le don du marchand anonyme du quatrième récit qui, revenu heureusement avec des richesses d’un voyage d’outre-mer, par la protection du Buddha, ne lui offre d’abord que de la fumée d’Agaru. Le prodige qui signale cette offrande l’engage à offrir un repas avec des pierreries.

Le roi de Pancâla du sud (8) réconcilié par le Buddha avec celui du nord qui devient Arhat, nourrit et habille magnifiquement le Buddha pendant trois mois.

Un notable (10) très riche, qui avait rétabli les affaires très malades du roi Prasenajit, honore le Buddha de toutes les manières pendant une semaine de royauté éphémère qui lui avait été accordée comme récompense sur sa demande.

Les deux enfants Nanda (3) et Vaḍrika (6) se distinguent par leur précocité, ils lisaient tous les livres à sept ans ; mais l’un était paresseux, l’autre malade de corps et d’esprit, le Buddha seul réussit à les guérir. Manda, réveillé de sa paresse par un prodige, devient riche et traite le Buddha, Vadrika nourrit et habille magnifiquement le Buddha.

Le héros du 9e récit, adhérent anonyme des Tirthikas, a une contestation avec un adhérent du Buddha, et vaincu dans la lutte en voyant les offrandes faites au Buddha prendre le chemin du lieu où il réside tandis que les offrandes faites à Nârâyana se dissipent et disparaissent, il se fait auditeur du Buddha, et c’est à la suite d’une prédication qu’il mérite de devenir un Buddha de l’avenir.

Dans le même récit, il se fait un très grand nombre de conversions : mais dans les autres, sauf celle du roi de Pancâla du nord qui devient Arhat, il n’y a point de conversions autres que celles des personnages qui sont appelés à devenir des Buddhas.

Les noms que ces personnages doivent porter comme Buddhas sont en rapport avec le fait qui leur vaut cette haute récompense : le Brahmane Pûrṇa, dont l’offrande déposée dans un vase en remplit mille, sera Pûrṇa-bhadra (heureux par la plénitude) ; le nom de Pûrṇa ou Sampûrṇa (plein, tout plein), qu’il avait déjà est aussi approprié à son action,