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annales du musée guimet

Alors l’âyusmat Ananda faisant l’anjali questionna Bhagavat : Un faisceau de rayons de qualilés variées, diversifié par mille nuances est sorti de la bouche (de Bhagavat) ; le monde en a été éclairé dans toutes ses parties connue par le soleil levant. Et il prononça ces stances :

(Les Buddhas) qui ont écarté la naissance, rejeté bien loin la tristesse et l’orgueil, ces Buddhas sont les premiers (êtres) du monde :

Ce n’est pas sans cause que le sourire brillant comme les pétales d’une çaukha apparaît sur les lèvres des Jinas vainqueurs de l’ennemi.

Va donc par ton intelligence de héros au devant des ces auditeurs qui désirent (entendre) le Çramaṇa le prince des Jinas.

Dissipe le doute né dans leurs esprits par les paroles fermes, supérieures, vertueuses du premier des Munis.

Ce n’est pas par un caprice soudain que les parfaits buddhas, les protecteurs fermes Connue l’Océan ou le roi des monts, font voir le sourire :

Pourquoi font-ils voir le sourire eux si fermes ?

Voilà ce que ces foules d’êtres désirent entendre.

Bhagavat répondit : Il en est ainsi, Ananda, il en est ainsi ; ce n’est pas sans cause, ce n’est pas sans motif, Ananda, que les Tathâgatas, Arhats, parfaits Buddhas font voir le sourire. Tu vois, Ananda : ce (ou cette) N… par cette racine de vertu, par la production de cette (bonne) pensée, par cet abandon conforme à la loi du sacrifice, après trois Asankhyeya-kalpas révolus, avant conduit à sa perfection la Bodhi véritablement conduite à sa perfection, ayant accompli dans leur entier les six pâramitâs dont une grande compassion fait acquérir la connaissance, sera le parfait Buddha N…[1]. C’est par les dix forces, par les quatre habiletés, par les trois conditions indépendantes de la mémoire, par la grande compassion que s’est manifestée cette application de la loi au sacrifice qu’il (ou elle) vient de faire, et qui n’(est) (autre chose qu’) un mouvement de bonne pensée envers moi[2].

  1. Les parties laissées en blanc varient suivant chaque récit : ce sont précisément ces parties qui seront reproduites dans les récits, le développement que nous mettons ici étant au contraire omis et représenté par quelques points.
  2. Dans les récits 17 et 22-30 où le Buddha prédit la Pratyêkabodhi, la formule est : par cette racine de vertu, par cette production d’intelligence conforme à la loi du sacrifice, il (ou elle) n’ira pas pendant quinze kalpas dans la mauvaise voie. Après avoir goûté le bonheur des dieux et des hommes, il (ou elle) sera le Pratyékabuddha N… Telle est la condition du sacrifice qu’il (ou elle) a fait, tel est le résultat de cette manifestation d’une bonne pensée envers moi.