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AVADÂNA-ÇATAKA X, 1, (91)

Lorsque, Bhagavat étant arrivé à la Bodhi parfaite et accomplie au-dessus de laquelle il n’y en a pas, ses auditeurs furent répartis entre les différents pays pour le bien de ceux qui étaient susceptibles de conversion ; en ce temps-là, ceux qui étaient adonnés au Dhyâna s’installèrent dans une région (du plateau) du Méru pour s’y livrer au Dhyâna.

Cependant Suparṇi le roi des oiseaux enleva (du sein) de l’Océan le petit d’un Nâga, le porta dans (cette) région du Sumeru et se mit à s’en repaître. Au moment où il perdait la vie, le petit de Nâga disposa bien son esprit en faveur des grands auditeurs, et mourut (ainsi).

Lors de sa mort, il y avait à Çrâvasti un brahmane appelé Bhûti ; il entra dans le sein de la première épouse de ce (brahmane). Quand huit ou neuf mois furent écoulés, elle accoucha et donna naissance à un enfant beau, admirable, charmant… (6)... Fête de naissance ; imposition de nom.

Les parents dirent : « Puisque le père est Bhûti, que le nom de cet enfant soit donc Subhûti (bon Bhùti). »

Le jeune Subhûti fut élevé, crût, devint grand : par la vertu toute-puissante d’une cause antérieure il était excessivement irascible, colère, animé d’un esprit de contrariété presque constant. Son père et sa mère l’arrachèrent à l’Âtharvana[1] pour le faire initier à l’école des Ṛṣis. Là il se livra au Dhyàna ; étant donc entré dans une forêt il y résidait.

Dans cette même forêt habitait une divinité qui avait vu les vérités ; elle eut pitié de lui : « Ce fils de famille, pensa-t-elle, est dans un état de colère et d’esprit de contrariété presque continuel ; ce qui l’empêche d’arriver à l’excellence (Viçesa). Si je lui faisais voir Bhagavat, moi ? » Alors cette divinité célébra les louanges du Buddha, de la Loi et de la Confrérie en présence de Subhûti. Un vif désir de voir Bhagavat se produisit chez Subhûti, et la divinité, en vertu de sa puissance surnaturelle, le transporta en présence de Bhagavat.

Il vit donc le Buddha (16)… Description physique du Buddha… À l’instant même où il l’aperçut, les dispositions violentes dans lesquelles il

  1. Atharvanàdvanidarvya. — Vanidarvya (que je lis vini…) est rendu en tibétain par phyung-ste (ayant ôté) et représente par vinihṛtya dans le Kalpa dr.-av. qui parle de l’Âtharvan comme d’un livre, apparemment le quatrième Veda par les Bouddhistes qui, pourtant, semblent ne connaître que trois Vedas.