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AVADÂNA ÇÂTAKA II, 2, (12)

entouré de 62.000 Arhats, arriva dans une capitale. Le roi Xatriya qui (y) avait reçu la consécration royale apprit cette nouvelle : Brahmâ, le parfait et accompli Buddha, on parcourant le pays, escorté de 62.000 Arhats est venu dans notre royaume. À cette nouvelle, il se rendit dans tout l’appareil de la majesté royale et de sa puissance royale au lieu où était le bienheureux : Brahmâ, le parfait et accompli Buddha. Quand il y fut arrivé, il salua avec la tête les pieds de Brahmâ, le parfait et accompli Buddha, puis s’assit à peu de distance. Quand le roi Xatriya (qui avait été) solennellement sacré, fut assis à peu de distance, Bhagavat l’instruisit par des lois propres à faire (naître) la Bodhi. Alors, le roi, ayant conçu de la joie[1], se leva de son siège, rejeta son manteau sur une épaule, fit l’añjali en s’inclinant du côté où était Bhagavat, et dit à Bhagavat : Que Bhagavat accepte une résidence de trois mois dans cette capitale qui m’appartient ; je fournirai à Bhagavat et à la confrérie de ses auditeurs des vêtements, des aliments, des lits, des sièges, des remèdes, des ornements[2].

Brahmâ, le parfait et accompli Buddha accepta par son silence. Alors le Xatriya, le roi qui avait été solennellement sacré, fit faire, à cause de Bhagavat, un palais en bois de sandal supérieur (goçirṣa). Après l’avoir orné d’étoffes diverses, paré de toutes sortes de fleurs, encensé de plusieurs vases de parfums, il l’offrit à Bhagavat et à la confrérie de ses auditeurs, les rassasia pendant trois mois d’aliments consacrés et les couvrit d’habits variés et excellents. Après quoi, il fit un vœu pour la Bodhi.

Bhagavat dit : Que pensez-vous, Bhixus ? Celui qui en ce temps-là, à cette époque-là, fut le roi Xatriya, sacré solennellement, c’était moi. C’est pour avoir rendu un tel hommage au parfait et accompli Buddha Brahmâ, c’est par la maturité de cet acte que j’ai éprouvé dans le Samsara un grand bien-être, et que maintenant, arrivé à la Bodhi parfaite au-dessus de laquelle il n’y en a pas, je reçois de tels hommages.

En conséquence, Bhixus, voici ce qu’il vont faut apprendre (3)… Le culte du maître.

Ainsi parla Bhagavat (2).

  1. Prasâda, tibétain, dga.
  2. Pariṣkârair, le tibétain dit ; smar-zoṅ, « des effets en nature et de l’argent ».