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LES RACES CONNUES DES ÉGYPTIENS

Egypte, on remarque le bois, par exemple les bâtons pour les esclaves, les fouets pour les chars, et surtout le cèdre pour les constructions. Le mot de Khar, d’où vient celui de Syrie, n’est qu’un terme général qui n’exclut pas les désignations particulières.

Kefat, habituellement associée à l’île de Chypre ou Masi, est la Phénicie, dont les habitants, soumis par Aménophis II, trafiquaient avec les peuples du Nord dès le début du nouvel empire : dans un tableau d’un hypogée thébain, ils se présentent ensemble devant Thotmès lII, :’i (|ui ils appiirtent d(^s pierreries, des vases élégants et riches, des monnaies d’or on forme d’anneaux, des colliers, des parfums, des liqueurs et même une dent d’éléphant. Sidon et Tyr dans la mer existaient au temps de Ramsès II, ainsi que plusieurs autres villes célèbres de la Syrie et de la Palestine, comme Alep, Damas, Asca-Icm, Beyrouth, Gaza et Joppé : c’est à Mageddo que se concentrèrent les Routen coalisés contre Thotmès III, et c’est à Qodesh sur l’Oronte que se groupa contre Ramsès II une confédération dirigée par les Khétas.

Il reste à étudier ce qu’étaient ces deux derniers peuples, les Routen et les Khétas.

Les Routen habitaient un pays ordinairement divisé en supérieur et en inférieur ; il comprenait la Syrie, la Mésopotamie et l’Assyrie.

Les peuples de Routen furent battus par Thotmès l « , en Mésopotamie ; par Aménophis I », qui fit pendre au retour sept de leurs chefs à Thèbeset àNapata ; par Aménophis 11, qui soumit Ninive et Accad ; par Thotmès III, qui, vainqueur à Mageddo en Palestine, poussa jusqu’à Ninive, où il juit à la chasse cent vingt éléphants ; enfin par Séti P’, qui s’empara des princes du Routen inférieur, et dont les inscriptions assimilent les chefs de Routen à ceux de Remenen, peut-être l’Arménie. On voit par là que les Routen occupaient de vastes contrées qui indiquent l’étendue de leurs conquêtes et de leurs alliances à l’époque la plus brillante de leur histoire ; c’est grâce à eux que l’Assyrie fut connue de l’Egypte sous les XVIIIe et XIXe dynasties, époque où ils entraînaient dans leur ligue les princes de Babylone et d’Assur ; l’un de ces derniers était resté célèbre en Palestine au temps de Ramsès II.

Les tributs qu’Assur remit à Thotmès III consistaient en vases et en lapis-lazuli. Li’s tributs des Routen consistaient surtout en bois, en métaux, en gemmes, en bétail, en grains, en liqueurs et en fruits, ainsi qu’en différents ou-