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LES RACES CONNUES DES ÉGYPTIENS

Quant à l’impureté du pourceau, elle est attestée par les écrivains grecs, et surtout par une légende mythologique du Livre des morts. Horus avait été attaqué par Typhon qui, changé en un pourceau noir, cherchait à dévorer l’œil d’Horus, c’est-à-dire le soleil ou la lune. Horus brûla son ennemi, emblème des ténèbres ou des éclipses, et institua en commémoration de sa victoire le sacrifice du porc.

L’ancienneté de cette légende se trouve contestée, d’une manière indirecte, par l’opinion très répandue aujourd’hui que le pourceau aurait été introduit en Egypte vers le temps des Pasteurs. Il n’existe en effet de cet animal qu’une seule représentation, si confuse qu’elle est douteuse, dans les textes publiés de l’ancien empire, mais la question est tranchée par une peinture de la magnifique collection appartenant à M. Guimet. Cette peinture fait partie d’une série de tableaux qui ont figuré à l’exposition universelle de 1878 et qui ont été copiés dans la tombe d’un haut fonctionnaire de la V^ dynastie, nommé Ti : on y voit les domaines du mort, personnifiés par des femmes, apportant diverses offrandes funéraires parmi lesquelles se trouve un petit cochon de lait dans une cage.

L’Egypte se rapprochait du groupe sémitique non seulement par sa religion, mais encore par sa langue, et c’est là un fait sur lequel il est inutile d’insister, puisque tous les savants l’admettent. Un autre indice reporterait même au delà des pays sémitiques le point de départ des Egyptiens, car leur vocabulaire paraît renfermer un certain nombre de racines aryennes appartenant aux catégories d’idées les plus importantes et les plus usuelles.

Au point de vue linguistique, les riverains du Nil, considérés comme chamites par certains savants, et comme proto-sémites par d’autres, seraient donc de la race blanche ; l’anatomie confirme cette donnée, mais montre en eux, néanmoins, des caractères assez tranchés pour qu’on ait pu y voir les indices d’un véritable type, que personne du reste ne songe à séparer de la race blanche.

Aux particularités de structure révélées par les momies, s’ajoute encore la couleur rouge que les Egyptiens s’attribuaient sur les monuments, mais cette couleur rouge, qui n’existait plus du temps d’Hérodote, n’avait rien d’absolu, car on l’attribuait rarement aux femmes, soustraites par leur genre de vie à l’action prolongée du soleil. Les femmes étaient caractérisées, dans les