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UN OSTRACON ÉGYPTIEN

écrit phonétiquement de même que dans les textes des sarcophages de la XIe dynastie, et comme aussi sur les ostraca du Louvre ; tandis qu’au chapitre XVII, le même verbe est écrit comme d’habitude . Il y a donc là une anomalie qui me ferait croire que le chapitre cxv, celui d’Héliopolis, était un chapitre très ancien, remontant très haut dans l’histoire du texte funéraire, et que plus tard, en le copiant, les scribes ont conservé pour ce chapitre-là une orthographe archaïque qui était plus ou moins tombée en désuétude pour les autres.

C’est peut-être pour la même raison que ce chapitre, ainsi que le chap. xvii, nous est parvenu sur des éclats de pierre. La pierre a dû, être employée à l’écriture bien avant le papyrus ; cette tradition a persisté comme celle de l’orthographe, pour les chapitres les plus anciens, de même que l’usage des instruments de pierre s’est perpétué dans certaines cérémonies religieuses, telles que la circoncision.

Ce qui me fait attribuer cet ostracon à la XVIIIe dynastie, c’est d’abord le caractère ancien du texte, tout à fait semblable à ce qui reste du papyrus de la Bibliothèque nationale

puis l’absence de la qualification d’ d’Osiris devant le nom du défunt, ce qui indique une époque antérieure à la XIXe dynastie.

N’ayant pas de texte ancien complet auquel nous puissions comparer celui de l’ostracon, il est absolument impossible de donner une traduction suivie du chapitre cxv. Nous essayerons cependant d’en donner une idée générale en nous aidant de la rédaction récente.

Le chapitre commence par le titre … connaître les esprits de … le mot d’Héliopolis manque. Nous avons déjà ici un exemple de cette orthographe phonétique que nous signalions au début : le mot esprit, qui est écrit presque toujours , se trouve dans les deux titres de l’ostracon sous la forme et une fois , et se prononçait par conséquent bau. Les esprits d’une localité sont toujours au nombre de trois. Ceux d’Héliopolis sont Ra, Schu et Tefnut.

Suivent les titres et le nom du défunt qui prononce les parole» suivantes : cette phrase aux textes de l’époque du Todtenbuch, par exemple au papyrus