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UN OSTRAGON ÉGYPTIEN
PAR
M. EDOUARD NAVILLE


Le musée du Louvre possède dans ses vitrines cinq éclats de pierre calcaire, qui des deux côtés sont recouverts de textes du Livre des Morts. M. Devéria, qui les a décrits et les a classés avec les ostraca^^1, croit que « la rareté ou le prix élevé du papyrus à certaines époques peut expliquer pourquoi l’on s’est servi d’ostraca pour écrire des extraits du livre funéraire » ; et il ajoute : « Ce fait est si rare que nous n’en connaissons pas d’autre exemple. »

Nous avons eu la bonne fortune de trouver dans la belle collection de M. Guimet un ostracon tout à fait semblable à ceux du Louvre, de la même écriture, et provenant vraisemblablement de la même tombe. Mais l’ostracon de M. Guimet a sur ceux du Louvre cette supériorité, c’est qu’il contient un chapitre entier, au lieu de n’avoir que des fragments, et surtout qu’il nous donne le nom du défunt pour lequel il a été écrit.

L’ostracon Guimet est un morceau de pierre calcaire non polie, simplement dégrossie, et qui mesure environ 25 centimètres sur 15. Le texte qui le re-

1 Cat., p. 125.