Page:Annales du Musée Guimet, tome 1.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée
48
SUR L’USAGE DES BÂTONS DE MAIN

mérites exceptionnels, dilaté de cœur, aimé des hommes, le porte-flabellum du seigneur des deux mondes, Pesar vivant[1]. »

Le nom du roi ne nous est pas donné, mais, d’après le type de la gravure et d’après la teneur de l’inscription, qui rappelle celle de Peatenemheb, précédemment citée, nous pouvons conclure que le bâton de la collection Guimet date de la XVIIIe dynastie et remonte, par conséquent, à la respectable antiquité d’environ trente-quatre siècles.

Notons en terminant que la fabrication des bâtons de main constituait en Égypte une profession de certaine importance. Les opérations à l’aide desquelles le bois était écorcé, durci au feu, dressé et poli, sont figurées sur les parois de l’hypogée de Menhotep à Beni-Hassan, entre le travail du potier et celui du verrier.

F. Chabas.
Châlons-sur-Saône, 10 décembre 1874.

NOTE DE M. FAIVRE, DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON, SUR LA NATURE DU BOIS DU BÂTON ÉGYPTIEN APPARTENANT À M. É. GUIMET
Lyon, le 4 janvier 1875.

En soumettant à l’examen microscopique le bâton que vous m’avez confié et que je vous fais remettre, j"ai pu constater que ce bâton, choisi avec beaucoup d’attention, comme l’indiquent sa direction, son diamètre, son âge, sa consistance, qu’augmente beaucoup l’incrustation des couches ligneuses intérieures, appartient certainement à une plante de l’embranchement des dicotylédones, et probablement à la famille des légumineuses, au genre acacia ou genres voisins. Le liber est abondant et bien caractérisé ; les couches ligneuses indiquent, par leur nombre, une croissance de sept à huit années :

  1. Des bâtons étaient quelquefois consacrés à des défauts, de même qu’une grande variété d’autre objets. C’est sans doute pour ce motif que la légende constate que Pesar était vivant lorsqu’il fut gratifié du sien, qui était vraisemblablement un témoignage de la satisfaction royale.