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CHEZ LES HÉBREUX ET DANS L’ANCIENNE ÉGYPTE

L’autre a appartenu à un personnage nommé Peatenemheb, c’est-à-dire le disque solaire dans la panégyrie. Ce nom, qu’on ne trouve qu’à l’époque de la réforme, avait remplacé celui d’Amenemheb, Ammon dans la panégyrie, qui est connnun à presque tous les temps, mais (fui dut disparaître do l’usage pendant la proscription du culte d’Ammon.

La légende de ce bâton est fort curieuse ; elle nous apprend que le possesseur de cet insigne était « très favorisé du dieu bon (Osiris), aimé du seigneur des deux mondes (le roi) à cause de ses mérites exceptionnels ; qu’il se conformait à la vérité, qu’il était bon de parole et s’abstenait de tout acti’ mauvais. Il occupait la fonction d’officier de la grande reine et d’expert vérificateur^^1. »

Un autre bâton du même nuisée de Lcyde nous signale encore un édifice à ajouter à ceux que nous connaissions déjà par les textes comme ayant ap partenu à la ville de Memphis ; il s’agit cette fois d’un temple ou d’une chapelle du dieu Lunus, en égyptien Aoh, l’une des formes de Thoth. La légende de ce bâton est très remarquable :

« Bâton excellent pour commencer la vieillesse dans la grande salle du temple, et pour sortir tous les jours avec lui, en allant voir Ptah du Mur-Blanc. Ceci dit au profit du scribe supérieur du dieu Aoh, Anoui^^2. »

On sait que le Mur-Blanc est la citadelle de Memphis, qu’Hérodote a citée sous le même nom de λευχὸς Τεῖϰος. Ce nom désignait quelquefois la ville elle-même et même le nome tout entier.

Un bâton de moindre longueur a appartenu à un membre de la même famille que le propriétaire du précédent ; c’était le c( très favorisé du dieu Ptah, seigneur de la coudée, que son maître aimait tous les jours ; il se nommait Anoui, et sa profession consistait à être le coureur du pharaon^^3. » Ce titre curieux n’a pas encore été rencontré ailleurs.

Le bâton de Nakhtamen nous fait aussi connaître les noms d’une fonction et d’un édifice qui ne sont pas cités sur d’autres monuments^^4.

Les reines d’Egypte ne ressemblaient guère à celles d’Assyrie ; elles avaient

1 Leemans, Musée de Leyde, pl. 83, n° 88.

2 Leemans, loc. laud., n° 84.

3 Leemans, loc. laud., n° 85.

4 Leemans, loc. laud., n° 83.