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VOYAGE AU YÛN-NÂN

darins ne peut s’exercer aussi rigoureusement ; nous pouvons aussi plus facilement communiquer avec le Yùn-nân.

Un mille au-dessus de notre mouillage vis-à-vis l’entrée du Song-ki, commence une île d’une assez grande étendue, qui laisse un passage assez large du côté de la rive gauche ; mais à peine y sommes-nous engagés avec le Son-tay que nous nous voyons contraints à revenir sur nos pas pour prendre le petit passage de la rive droite, que nous suivons pendant près d’une heure et demie avant d’atteindre à l’extrémité de l’ile. Un peu plus loin, nous contournons par la rive droite une autre ilo qui coupe le f euve en deux. Deux ou trois miUe au-dessus de cette île, nous trouvons de grands bancs de sable partagés par quatre passes, dont la plus profonde longe la berge de la rive droite, mais possède un assez fort courant et renferme des tourbillons. Une fois parvenus à l’extrémité des bancs, nous éprouvons quelques difficultés à trouver un passage pour revenir au milieu du fleuve. Ce passage contient en ce moment juste la quantité d’eau nécessaire pour le Lâo-haï, le Hongkiang et la jonque ; au delà il n’y a plus de difficultés jusqu’à Son-tay, où nous arrivons à 6 h. 20 du soir. Depuis les bancs nous avons fait O. et O. 1/4 S.

25 décembre. — Nous partons de Son-tay à 8 heures du matin pour retourner à Hà-noï. A 9 h. 15 nous arrivons en face du petit canal qui communique avec le Thaï-binh et auquel les missionnaires espagnols faisaient sans doute allusion ; mais en ce moment il ne renferme pas une goutte d’eau dans la partie qui communique au fleuve. Du côté opposé, sur la rive droite, nous apercevons un des nombreux bras du fleuve, qui forme le Daï et passe près de la ville de Ninh-biuh.

Nous venons mouiller à l’entrée des bancs que j’ai signalés plus haut, pour reconnaître s’il n’y aurait pas une passe plus profonde que celle par où nous sommes montés hier. Brocas m’assure que la passe du mîUeu n’a pas moins de 3 mètres d’eau. Nous nous y aventurons, mais au bout de quelques instants, nous ne pouons plus en sortir ; nous passons la nuit échoués au mîUeu de sables mouvants qui nous entraînent sans que nous puissions nous dégager. 26 décembre. — Nous finissons par sortir des bancs. Cette fois, je ne suis que trop convaincu que le seul passage convenable pour faire pénétrer mes navires en ce moment est le premier que nous avons pris pour monter à Son-