Page:Annales du Musée Guimet, tome 1.djvu/171

Cette page n’a pas encore été corrigée
159
ET OUVERTURE DU FLEUVE ROUGE AU COMMERCE

dzuong, et nous sommes obligés d’attendre la marée de cette nuit. La vill(3 de Haï-dzuong que nous avons avons devant nous est la troisième ville du Tongkin dans le bassin du fleuve Rouge, après Hâ-noï et Nam-dinh. Elle est construite à 6 ou 700 mètres du fleuve sur un canal qui la met en communication avec le Gua-loc, mais qui en ce moment est barré à son embouchure, près de la ville. Les fortifications sont faites d’après le système Vauban et ont été élevées au commencement du siècle. La ville marchande, qui occupe égale ment le troisième rang au point de vue commercial, se trouve située entre le canal et la citadelle. Elle renferme une population d’environ 25 à 30,000 âmes.

Mon ami, le vice-roi, qui m’a si bien reçu la première fois, me fait supplier de ne pas traverser le fleuve pour aller lui faire une visite, car il aurait la tête coupée. Pour lui laisser la tête sur les épaules je reste à bord de mes navires. Malgré cela, il ne paraît pas bien rassuré de voir tous nos navires mouillés devant sa ville. Les remparts sont couverts de pavillons ainsi que de jonques de guerre qui tiennent toute la crique. Tout ce monde s’agite beaucoup. Le pauvre vice-roi, craignant sans doute que nous n’ayons l’intention de prendre sa ville, nous gratifie d’une canonnade des plus vives pour nous intimider.

16 décembre. — Nous flottons ce matin à 5 heures, mais nous laissons passer les plus gros flots avant de nous mettre en route. Arrivé à hauteur du canal qui conduit à Haï-phong, je me détache des navires avec ma chaloupe pour m’assurer s’il n’y aurait pas moyen de passer par cette voie à l’avenir.

À 8 heures 50 du soir, je suis de retour près du Ldo-kaï, qui a éteint ses feux ; nous le prenons à la remorque du Son-tay pour rejoindre le Hong-kiang, qui doit nous attendre à l’entrée du Gua-loc et auprès duquel nous arrivons à minuit.

17 décembre. — Départ aujourd’hui à 4 heures du matin ; à midi et demi, nous éprouvons quelques difficultés pour passer à hauteur de la crique de Nam-dinh ; nous ne trouvons que 2™,30 d’eau, la marée a déjà baissé de 15 à 20 centimètres.

18 décembre. — Nous éprouvons encore qui/kjui’s difficultés à la hauteur de la petite île que j’ai signalée.

Le Hong-kiang a touché, mais il était sorti du chenal.

À 11 heures 45, l’expédition entre dans le fleuve Rouge, qu’elle salue d’une