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VOYAGE AU YÛN-NÂN

aurions contre nous, même les deux mille Chinois et tous les Annamites de l’Annam ?

Comme Ly-Ta-Lâo--Yé, je suis persuadé que les deux mille Chinois seraient, au besoin, avec nous et non avec les Annamites.

11 décembre. — Je descends le Thaï-binh à bord du Son-tay. Les missionnaires espagnols m’assurent que je vais être obligé de descendre à la mer pour prendre le Tra-li, qui est le seul passage pour pénétrer dans le fleuve Rouge.

Nous passons devant Haï-dzuong à 3 heures du soir. Un peu au-dessous de la ville, le fleuve renferme un groupe d’îles au milieu desquelles nous cherchons un passage pour nos gros navires. Immédiatement après ce groupe d’îles, le fleuve est très large et très profond. Dans certains endroits, il y a au moins 2000 mètres d’une rive à l’autre, et nous ne pouvons trouver le fond avec une ligne de 12 brasses. A G heures 1/2 du soir, nous mouillons à 10 milles au-dessous d’Hai-dzuong. Nous avons eu deux marées en vingt -quatre heures.

12 décembre. — Partis à 6 heures 1/2 du matin, nous atteignons à 7 heure 1/2 une crique qui se dirige au nord sur Haï-phong.

Vers 9 h. 1/2, nous arrivons au confluent du Cua-loc. Nous sommes enfin en présence du passage tant désiré qui doit nous conduire au fleuve Rouge. Nous nous y engageons. D’ici, nous apercevons le cap Dao-son, qui nous démontre que le Thaï-binh a son embouchure tout proche. Pendant quarante-cinq minutes, nous contournons une bouche que fait en cet endroit le Cua-loc et qui nous ramène à 400 mètres de notre point de départ. A midi, nous passons devant un petit canal qui vient de Haï-dzuong, puis plus loin devant une petite crique qui va rejoindre l’embouchure du Thaï-binh et dont l’entrée est obstruée par un barrage. Sur la rive gauche se dresse un village qui autrefois avait une certaine importance, mais est aujourd’hui ruiné ; il reste cependant encore quelques négociants chinois qui attendent des jours meilleurs. Un peu retirée dans l’intérieur, comme toutes les villes de l’Annam, on aperçoit la préfecture de Ninh-dzuong. La ville marchande est toujours au premier rang pour soutenir le premier feu et donner aux mandarins le temps de prendre la fuite. Ce senties villes ouvertes qui protègent ici les citadelles. La ville de Niuh-dzuong, comme tous -les chefs -lieux de département ou