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ET OUVERTURE DU FLEUVE ROUGE AU COMMERCE

neur, par une dépêche, de mon départ de Hong-kong, point où mon expédition devait rallier. Le rendez-vous était donné à Haï-phong.

« Vous ne serez pas abandonné, me dit le général d’Arbaud, au moment où je quittai Saïgon ; chaque mois j’enverrai un navire pour entretenir mes communications avec vous. »

J’arrive maintenant rapidement à mon départ de Hong-kong et à mes notes de voyage, les préparatifs de mon expédition n’ayant qu’une importance très secondaire ici .

26 octobre 1872. — Nous quittons aujourd’hui, à 6 heures du matin, notre mouillage devant Hong-kong, eu route pour le golfe du Tong-kin, où nous devons trouver le Bourayne. L’expédition se compose de deux canonnières à vapeur, le Hong-kiang et le Lâo-kaï, d’une chaloupe à vapeur, le Son-tay, et d’une grande jonque à la remorque. Nous Amenons mouiller à 8 h. 20 du soir entre Gou-cock et Tylon, par 7 brasses d’eau ; nous aAous marché très lentement toute cette journée, à cause du Hong-làavg qui a cassé trois fois ses remorques.

27 octobre. — Départ à 5 h. 40 pour venir mouiller à 11 heures dans la baie de Saint-John. C’est la seconde baie que l’on trouve en venant do l’est. La chapelle de Saint-François-Xavier, bâtie sur le tombeau de Tapotrc de la Chine, sur le flanc gauche de la montagne, attire tout d’abord les regards , ainsi que la magnifique habitation des missionnaires. C’est un lieu de pèlerinage pour les chrétiens du sud do la Chine , surtout pour les missionnaires, qui s’y rendent de Hong-kong et de Canton. Pendant la mousson du S.-O., la baie de Saint-John devient le refuge des barques de pécheurs qui ne peuvent plus tenir dons le golfe du Tong-kin. Nous trouvons ici un missionnaire français qui nous fait procurer par ses chrétiens les remorques dont nous avons besoin. Ce missionnaire est charmant pour nous ; il est si heureux de voir des vapeurs français devant l’ile Saint-John qu’il ne sait comment faire pour nous être agréable, surtout quand nous lui apprenons que nous allons ouvrir une route qui passera en vue de sa mission. Il a voulu nous reconduire jusqu’à bord du Lâo-kaï.

28 octobre. — Nous avançons lentement sur l’île d’Haï-nan, tant à cause de la jonque, qui est lourdement chargée, que du redoublement d’attention que nous impose le défaut d’exactitude des cartes hydrographiques. Nous