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a été communiqué aux hommes ou plutôt à Zoroastre, le Grand Prophète, qui vint faire succéder le règne pur d’Ahura aux erreurs des doctrines polythéistes des Magiciens ! Il s’appuie sur un système philosophique dualiste qui forme dans l’Avesta le dogme fondamental de la coexistence de deux principes opposés, l’un bon, l’autre mauvais, avec la promesse du triomphe définitif du premier et de la défaite du second.

Quant à cette appellation à d’Adorateurs du Feu qui persiste aussi bien pour les Guèbres de Perse que pour les Parsis de Bombay, elle est absolument inexacte. Le Feu n’est considéré que comme un symbole, le plus pur, le plus noble emblème de la divinité, de la vertu et de la moralité.

Les doctrines morales sont fort simples ; nous y retrouvons la même division dualiste qui a présidé à l’ordre divin. Deux principes existent aussi dans l’homme sous l’influence d’Ormuzd et d’Ahriman ; ils s’affirment par les bonnes pensées, les bonnes paroles et les bonnes actions opposées aux mauvaises pensées, aux mauvaises paroles et aux mauvaises actions. La vie du Zoroastrien est donc une lutte perpétuelle entre les deux sollicitations. À lui de vaincre ; seules, ses bonnes œuvres parleront pour lui à l’heure suprême et lui assureront le bonheur éternel. Haug a dit justement que la philosophie morale de Zoroastre se meut dans la triade de la pensée, de la parole et de l’action. Il y a dans cette conception la plus antique affirmation de la responsabilité et de l’indépendance du moi.

Les pratiques du culte sont limitées ; à un âge déterminé, le Mazdéen reçoit les insignes sacrés, le Sudrah et le Kusti qui le font Beh-din, c’est-à-dire adepte de la bonne religion. Des purifications sont obligatoires à certaines époques et dans certaines circonstances ; les offices sont peu nombreux ; les offrandes consistent en fleurs et en parfums et, pour le plus auguste, dans la consommation par le prêtre du breuvage sacré du Parâhôm.

Nous avons pris grand soin à décrire le temple mazdéen