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HISTOIRE DES IDÉES THÉOSOPHIQUES DANS L’INDE

Comme l’indique le titre du troisième anga, on attache la plus grande importance à la manière de s’asseoir. Le nombre des attitudes possibles est considérable. Il y en avait eu dans le principe 8.400.000 ; Śiva n’en retint que 84. Encore s’en faut-il que ces 84 soient toutes employées. Les yogins adoptent de préférence celles qui sont les plus familières aux Hindous, ascètes ou non. Au surplus, il est bien entendu que chacun est libre de choisir celle qui lui agrée le mieux ; les Yoga-sūtra déclarent expressément qu’il n’y a pas de règle obligatoire à ce sujet.

Les attitudes les plus ordinaires sont, à ce qu’on assure, la posture « en fleur de lotus », padma-āsana, et la posture « en svastika »[1]. Voici la première : la plante du pied droit est placée sur la cuisse gauche, et la plante du pied gauche sur la cuisse droite ; les mains croisées tiennent chacune un orteil ; le menton est abaissé sur la poitrine ; les yeux sont fixés sur le bout du nez (Sarvad., p. 174). Dans le Svastika-āsana, on croise les jambes de manière à placer le pied gauche dans le jarret droit, et le pied droit dans le jarret gauche[2]. L’attitude qui semble prévaloir aujourd’hui, c’est d’être assis, les jambes entrecroisées, le buste droit de manière que la tête, le cou et le buste soient sur une même ligne. C’est à peu près la posture que les monuments attribuent au Bouddha plongé dans la méditation.

D. Quatrième anga : le contrôle de la respiration
(prāṇāyāma).

Pour comprendre l’importance que les yogins attachent à la discipline de la respiration, il faut se rappeler que de

    (I, 63). Mais ces restrictions ne sont obligatoires qu’au début : « C’est pour les premiers temps de l’application (abhyāsa) qu’on préconise une nourriture de lait et de beurre fondu ; pour celui qui est fortifié dans la pratique du yoga, il n’y a plus de prohibitions semblables » (II, 14).

  1. Le svastika est le fameux symbole solaire .
  2. La Haṭhayogapradīpika décrit plusieurs autres āsana ; elle mentionne la posture « en mufle de vache » (I, 20), la posture de « la tortue » (I, 23), celle du « coq » (I, 25), celle de « l’arc » (I, 26), etc., etc.