Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 22-23.djvu/654

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

partie. Nous verrons dans la troisième comment ces idées se sont organisées et groupées en systèmes. La quatrième et la cinquième partie nous montreront les concepts théosophiques sortant des écoles et agissant sur les masses, soit qu’ils se transforment eux-mêmes en une religion, le bouddhisme, — ou qu’ils pénètrent les religions populaires existantes : l’hindouisme.

J’ai écrit pour des lecteurs qui, sans être sanscritistes, sont curieux des choses de l’Inde. Un livre qui s’adresse à ce public doit, autant que possible, se suffire à lui-même. Sera-ce le cas de celui-ci ?

Je ne me dissimule nullement les difficultés de la tâche que j’ai entreprise. À aucun moment de leur évolution, les idées théosophiques n’ont formé dans l’Inde un système parfaitement homogène et autonome. Toujours, elles nous apparaissent mêlées à des éléments d’un autre caractère. Les isoler artificiellement des combinaisons dont elles ont fait partie, c’est se condamner à ne comprendre ni leur histoire, ni l’influence, qu’elles ont exercée sur la pensée hindoue. D’autre part, la théosophie s’est montrée suffisamment envahissante, sans que son historien lui annexe encore des domaines qui ne lui appartiennent pas.

J’ai essayé d’éviter ce double écueil. Il m’est arrivé de toucher incidemment à des théories et des croyances qui ne tiennent pas directement au sujet propre de cet ouvrage. Mais aussi, je me suis appliqué à n’en parler que dans la mesure où elles semblaient jeter quelque lumière sur les conditions dans lesquelles les concepts théosophiques ont pris naissance et se sont développés.

Je devais cette explication à ceux de mes lecteurs qui trouveront que mon livre dit trop ou trop peu.