Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 22-23.djvu/651

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clairvoyance spontanée. Heureusement pour les autres, la connaissance de la vérité est fidèlement conservée par des initiés qui la transmettent aux adeptes par voie de révélation.

3o  La théosophie n’est pas seulement une méthode et une science, elle est aussi une puissance. Comme il y a parallélisme, interdépendance de l’homme et de l’univers, connaître les forces occultes de la nature, c’est aussi pouvoir en disposer à son gré : les grands initiés se sont mis en harmonie avec le principe central de l’univers ; ils ont pénétré tous les secrets du macrocosme, et, par conséquent, ils sont soustraits aux limitations ordinaires de la vie humaine. Réciproquement, leurs facultés exceptionnelles sont alléguées comme la preuve expérimentale de leur science supérieure ; elles garantissent la vérité de leurs enseignements.

4o  En fait, sinon de propos délibéré, la théosophie se trouve en conflit avec la religion établie ; ses tendances sont individualistes, pour ne pas dire nettement ésotériques. Elle n’a donc que mépris et répugnance pour l’organisation populaire et officielle des grandes églises. Elle aussi, sans doute, cherche à appuyer ses affirmations sur d’anciennes autorités ; mais la tradition qu’elle invoque n’est pas, en général, celle qui sert de base à la religion ambiante.

Révélation des lois occultes de la vie et de la nature, — méthode intuitive. — pouvoirs surhumains, — hostilité à l’égard de la tradition religieuse, nous trouverons ces divers éléments dans la théosophie de l’Inde. Ils n’y ont pas tous été également apparents dans chacune de ses phases, mais prise dans l’ensemble de son histoire, elle les a tous présentés, conjointement ou successivement.