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vain à un coreligionnaire plus favorisé. Ils se viennent en aide d’une façon réciproque, afin de sauvegarder l’honneur et le crédit de la Communauté.

Leurs mœurs douces et paisibles les portent à manifester la plus vive commisération à l’égard de tous les êtres. Ce sont les Jaïns qui les premiers ont construit des hôpitaux pour animaux, où des bœufs et des chevaux devenus invalides voisinent avec des rats vieillis et des vautours blessés. Ces établissements sont entretenus avec un zèle particulier, et il en est quelques-uns de célèbres, comme ceux de Surate et de Bombay. Ils firent l’étonnement et l’admiration des Européens qui les visitèrent aux siècles passés. Aujourd’hui la surprise a disparu, mais l’admiration est restée. Elle est acquise aux Jaïns, les seuls peut-être de tous les hommes qui soient encore accessibles à la pitié et capables des plus hautes vertus morales.