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On distingue aisément deux styles : le style septentrional et le style dravidien ou méridional.

Dans le Nord, l’élément fondamental d’un temple jaïna est une chapelle abritant la statue d’un Tîrthakara, et dont le dôme est en forme de pain de sucre, sikra. À cette chapelle se rattache un portique plus ou moins vaste, surmonté d’une coupole octogonale qui repose sur une série de piliers. Ceux-ci sont tous ornés, et la décoration est diverse pour chacun d’eux. Cet ensemble, chapelle et portique, est entouré d’une cour oblongue, que limite à son tour une double rangée de petites colonnes. Sur cette sorte de galerie s’ouvrent une quantité de cellules à l’imitation de la chapelle principale, et dans lesquelles se retrouvent, sous des dimensions réduites, la même image sacrée.

Ces statues offrent entre elles la plus grande analogie et ressemblent à celles de l’art bouddhique. Il n’y a pas, à vrai dire, de statuaire jaïna. Les Tîrthakaras sont pareils aux Buddhas. Les uns et les autres sont représentés en des poses identiques : assis, les jambes croisées, les mains rapprochées et l’expression contemplative.

Les temples sont d’ordinaire réunis en groupes pittoresques sur des collines ou dans des sites choisis avec goût. Les sanctuaires les plus célèbres sont ceux du mont Girnar et du Śatruṅjaya dans le Kâṭhiâwâḍ (Guzerate), du mont Abu dans le Râjputâna, et du mont Pâreśnâth dans le Bengale.


L’architecture dravidienne comporte deux types : les bastis et les beṭṭus.

Les bastis rappellent, quoique d’une façon très éloignée, la disposition des temples septentrionaux. Ce sont des masses de maçonnerie en forme de pyramides tronquées, se superposant les unes aux autres, mais en diminuant de largeur. Chaque étage est orné de niches, simulant des chapelles, et que séparent des pilastres. Le dôme en sikra