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millions d’années. Il obtint la science absolue, c’est-à-dire la bodhi ou illumination, sous un arbre banyan. Il a pour symbole un taureau.

Puis vinrent Ajitanâtha, Sambhavanâtha, Abhinandana et Sumatinâtha. La ville d’Ayodhyâ les vit naître, à l’exception de Sambhava. La durée de leur existence diminua progressivement, si bien que Sumatinâtha ne vécut que quatre millions de millions d’années.

Le sixième Tîrthakara s’appelait Padmaprabha ; son emblème est un bouton de lotus. Ensuite Supârśvanâtha, originaire de Bénarès et que distingue le symbole du svastika, devint omniscient et parfait sous un acacia.

Candraprabha a pour signe distinctif la lune dont il porte le nom. Ses successeurs, Suvidhinâtha ou Puṣpadanta, Śitalanàtha, Śreyâṃśanâtha, Vasupûjya, Vimalanatha, Anantanâtlia ou Anantajit et Dharmanâtha, n’offrent qu’un intérêt secondaire. Toutefois l’existence de ce dernier ne s’étendit pas au delà d’un million d’années.

Śântinâtha, le seizième Tîrthakara vécut 100.000 ans. On lui donne pour emblème une antilope. C’est une des figures les plus vénérées parmi les Jaïns. Nous ne signalerons que les noms de Kunthunâtha, d’Aranâtha et de Mallinâtha. L’animal qui caractérise le vingtième Tîrthakara, Munisuvrata, est une tortue. Le lotus bleu est le symbole de Naminâtha qui vit le jour, dit-on, à Mathurâ. Son presque homonyme, Neminâtha, naquit sur le mont Girnar ; la conque remplace pour lui le lotus bleu.

Tous ces Tîrthakaras appartiennent au domaine du mythe. Avec le vingt-troisième, Pârśvanâtha, nous entrons dans l’histoire et la réalité. Toutefois la plupart des données qui constituent sa biographie sont encore légendaires. Il serait né à Bénarès ou à Śrâvasti. On le représente de couleur bleue et avec le serpent pour signe distinctif.

Mahâvîra est de couleur jaune, et le lion est son emblème.