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baisser la tête[1]. Outre la porte, il y a une autre ouverture pratiquée au-dessus du cône. C’est par là que s’échappe la fumée du foyer. Un morceau de feutre peut la fermer à volonté par le moyen d’une corde dont l’extrémité est attachée sur le devant de la porte.

« L’intérieur de la tente est comme divisé en deux parties : le côté gauche, en entrant, est réservé aux hommes ; c’est là que doivent se rendre les étrangers. Un homme qui passerait par le côté droit commettrait plus qu’une grossière inconvenance. La droite est occupée par les femmes, et c’est là que se trouvent réunis tous les ustensiles du ménage : une grande cruche en terre cuite pour conserver la provision d’eau, des troncs d’arbres de diverses grosseurs creusés en forme de seaux et destinés à renfermer le laitage, suivant les différentes transformations qu’on lui fait subir. Au centre de la tente est un large trépied planté dans la terre et toujours prêt à recevoir une grande marmite que l’on peut placer et retirer à volonté. Cette marmite est en fer et de la forme d’une cloche. » Cette tente, est, paraît-il, très chaude et relativement confortable.

Il n’en est pas de même de la tente tibétaine, dite tente noire, et recouverte d’une simple toile : « Les grandes tentes qu’ils se construisent avec de la toile noire sont ordinairement de forme hexagone ; à l’intérieur, on ne voit ni colonne ni charpente pour leur servir d’appui, les six angles du bas sont retenus au sol avec des clous et le haut est soutenu par des cordages qui, à une certaine distance de la tente, reposent d’abord horizontalement sur de longues perches, et vont ensuite, en s’inclinant, s’attacher à des anneaux fixés en terre. Avec ce bizarre arrangement de perches et de cordages, la tente noire des nomades Thibétains ne ressemble pas mal à une araignée mons-

  1. Heurter du pied, en entrant, la traverse de la porte est considéré comme un présage des plus funestes.