que nous avions pris pour le mausolée, ne servait qu’à entourer une pyramide de la plus grande beauté.
« Au pied de la pyramide, reposait le corps du Lama dans un cercueil d’or massif. Ce cercueil fut fait à Pékin, par ordre de l’empereur de la Chine, lorsque ce prince renvoya le corps du Lama à Téchou-Loumbou, où il fut conduit avec non moins de pompe que de solennité. Ses sectateurs accoururent en foule partout où il passa pour lui rendre un hommage religieux, et ils se croyaient trop heureux de pouvoir seulement toucher son cercueil, ou le poêle qui le recouvrait.
« La statue du dernier Téchou-Lama est d’or pur. Elle est au haut de la pyramide et placée sous une très grande coquille dont les striures sont peintes alternativement en rouge et en blanc, et dont les bords en feston forment un dais qui couvre tout le corps de la statue. Cette statue est représentée assise sur des coussins, couverte d’un manteau de satin jaune qui flotte négligemment, et coiffée d’un bonnet qui ressemble à une mitre.
« Aux bords de la coquille sont suspendus les divers chapelets dont le Lama se servait pendant sa vie, et qui, pour la plupart, sont très précieux. Il y en a en perles, en émeraudes, en rubis, en saphirs, en corail, en ambre, en cristal de roche, en lapis-lazuli. Il y en a aussi dont les grains ne sont que d’humbles ser-bou-djya. Tous ces chapelets sont arrangés avec symétrie et forment des festons.
« Les côtés de la pyramide sont revêtus de plaques d’argent massif. Elle forme, en s’élevant, divers gradins sur lesquels sont étalés tous les objets rares et précieux qui ont appartenu au Lama, et qui proviennent des offrandes des dévots. Il y a, entres autres choses, des tabatières d’un grand prix et divers bijoux curieux qui lui avaient été donnés par l’empereur de la Chine. Il y a aussi de magnifiques por-