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der trois ans. En général, tous les efforts des Dépa-râjas, tendent à éluder cette prescription gênante et à faire proroger leurs pouvoirs, fût-ce au prix d’une guerre civile ; résultat qu’ils ne peuvent obtenir qu’à la condition d’avoir pour eux l’un des Pilos de Paro ou de Tongsa et l’appui de la majorité des fonctionnaires. Aussi, dès leur entrée en charge, se hâtent-ils de remplacer par leurs créatures les titulaires de hauts emplois dont ils craignent l’hostilité ou l’indifférence. Il en résulte naturellement une instabilité fâcheuse dans la possession des charges publiques, et, du haut en bas de la hiérarchie administrative, le fonctionnaire sachant son avenir incertain, n’a plus pour but unique que de s’enrichir par tous les moyens possibles, par la brigue, l’intrigue, l’exploitation et le pillage de ses administrés[1].


  1. D. Scott, Account of Bhûtan ; Asiatic Researches, t. XV, p. 150 et suiv.