Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taille peu élevée, couvert d’une toison longue et épaisse qui descend jusqu’à ses jarrets et lui donne un aspect lourd en contradiction complète avec la vivacité de son tempérament. Sa tête est courte avec le front bombé, les yeux gros, le muffle petit et arqué. Ses cornes, polies et très aiguës, se développent en demi-cercle avec leurs pointes un peu retournées en dehors. Son cou est court, et sur ses épaules s’élève une bosse, semblable à celle du zébu, couverte de poils plus longs que ceux du reste du corps qui lui font comme une sorte de crinière. Sa queue, longue et touffue, sert à faire des chasse-mouches, nommés dans l'Inde choury, que les prêtres supérieurs et les grands personnages portent comme insignes de leur rang. Yak est le nom tibétain du mâle ; la femelle est appelée dhé. L’accouplement du taureau ou de la vache du Tibet avec leurs congénères indous produit un métis appelé dzo, dont le mâle ne se reproduit pas. Le yak est employé, presque à l’exclusion de toute autre bête de somme, pour le transport des marchandises ; quoiqu’il ne soit pas capable de porter une très lourde charge, sa sobriété et la sûreté de son pied le font fort apprécier dans ce pays accidenté et stérile. Sa chair est, dit-on, savoureuse ; mais les Tibétains estiment trop les services qu’il leur rend pour le sacrifier à leur gourmandise. La vache fournit beaucoup de lait, d’une excellente qualité, avec lequel on fait un beurre très estimé dont il se consomme de grandes quantités.

Après le yak l’animal le plus utile est, sans contredit, le mouton, appelé en thibétain loug. Ce mouton, de petite taille, a la tête petite et, par contre, une queue énorme qui passe pour le morceau le plus délicat de l’animal. Sa chair est très estimée. Dans le Tibet occidental on utilise quelquefois le mouton comme bête de somme, pour porter sa propre laine sur les marchés après la tonte, et aussi pour porter les provisions en voyage ; comme on ne peut lui