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N’oublions pas, enfin, que les temples sont presque toujours précédés et entourés de rangées de grands cylindres à prières, renfermant parfois des sections entières des Tripitaka, que les passants mettent successivement en mouvement d’une poussée de main.

2. Monuments religieux. — Si nombreux, si vénérés et si visités qu’ils soient, les temples et les monastères ne suffisent pas à l’ardente dévotion du peuple tibétain. Pour lui donner satisfaction, il a couvert son pays, jusque sur les sommets des montagnes les plus inaccessibles d’une multitude d’autres monuments religieux, dont quelques-uns rappellent les usages des peuples primitifs de l’Asie occidentale, de la Scandinavie et de certaines contrées de l’Amérique et de l’Afrique, tandis que d’autres semblent indiquer une survivance des mêmes pratiques chamaniques que l’on peut constater, de nos jours encore, parmi les peuplades de la Mongolie et de la Sibérie.

Tchortens. — Nous avons déjà eu à signaler les Tchortens[1], ou châsses à reliques, à propos des ustensiles du culte, mais ceux-là sont toujours de petite dimension. À la porte ou dans la cour des temples, dans les carrefours et le long des routes, on peut voir d’innombrables monuments d’une forme identique, — c’est-à-dire affectant celle du tchaitya indien, à base cubique ou cylindrique surmontée d’une pyramide ou d’un cône et se terminant par un mât qui supporte de trois à treize disques représentant des parasols d’honneur, — hauts de plusieurs mètres, construits en bois ou en maçonnerie, et dont souvent la partie supérieure est dorée. À l’intérieur des monastères, autour des temples, ces monuments renferment presque toujours des ossements ou des cendres des supérieurs de la communauté, ou bien de Lamas morts en odeur de sainteté. Dans

  1. Mc’od-rten.